L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé comme étant un état de complet bien-être physique, mental et social et ne constitue pas seulement une absence de maladie ou d'infirmité. Les gouvernements ont le devoir d'assurer le meilleur état de santé qui soit, selon l'organisation onusienne, qui explique que «les gouvernements ont la responsabilité de la santé de leurs peuples ; ils ne peuvent y faire face qu'en prenant les mesures sanitaires et sociales appropriées». Force est de constater qu'en Algérie, nous sommes loin des normes établies par l'OMS. Assurer un accès égal pour tous à des soins de qualité et diminuer les inégalités de santé en mobilisant l'offre des soins primaires. Ce sont là des défis lancés par les différents ministres qui se sont succédé à la tête du secteur de la santé, mais qui peinent à se concrétiser réellement. L'enjeu pour le système de soins est de conduire l'ensemble des patients à une meilleure gestion et prise en charge de leur santé, c'est-à-dire une réduction des comportements à risques, le développement des comportements préventifs et, en cas de maladies, la bonne utilisation du système de soins, l'observance des traitements et prescription des médecins… Il faut dire que les tendances observées en 2009, en l'occurrence les pénuries répétées de médicaments vitaux destinés aux malades chroniques et la gestion floue des différents problèmes posés dans le domaine de la santé plaident pour une année 2010 «plutôt» difficile pour le secteur. L'achat de 20 millions de doses de vaccin contre la très médiatique grippe porcine agrandira davantage le trou de la sécurité sociale, déjà défaillante. A vrai dire, 2009 s'est achevée dans la cacophonie avec une gestion approximative de la grippe porcine. La vaccination, qui va s'étaler dans l'année, amènera son lot d'angoisses et d'incertitudes pour le citoyen et a entraîné une augmentation des consultations et des prescriptions. En 2010, l'Algérien s'apprête déjà consacrer un budget pour des dépenses liées à la santé. Malgré les progrès indéniables réalisés ces dernières années en termes d'infrastructures médicales de toutes catégories et d'amélioration des indicateurs de santé rapprochant l'Algérie de ceux des pays avancés, il faut rappeler que tous les Algériens n'ont pas encore accès, à ce jour, à des soins de qualité égale et ne possèdent pas tous les mêmes chances de guérison. Les réformes entreprises pour moderniser le système de santé et améliorer ses performances de gestion et de prise en charge globale des patients peinent à prendre forme. L'année 2010 devra connaître la généralisation du système social de contractualisation aux établissements de santé publique. L'introduction de ce système de contractualisation devrait permettre un meilleur contrôle dans les caisses d'assurance sociale, une transparence et une célérité dans la gestion des dossiers des assurés. L'Etat a consacré, à la faveur de la loi de finances 2010, consacré 195 milliards de DA pour l'équipement et 129 milliards de DA au titre du fonctionnement. Dans ce cadre, 32 hôpitaux, 72 polycliniques, 75 unités d'accouchement, 2 centres de santé infantile et maternelle, 2 centres de lutte contre le cancer et 30 salles de soins seront réceptionnés durant l'année en cours. Des efforts qui devront permettre de réduire les disparités en matière de couverture médicale à travers les différentes régions du pays. Pour ce qui est des ressources humaines, 13 000 nouveaux cadres de la santé seront employés en 2010 dont 1 536 médecins spécialistes, 2 500 médecins généralistes et 6 124 paramédicaux. Afin de faire face au déficit en médecins et paramédicaux, une enveloppe financière a été allouée pour la réalisation de 24 écoles de formation paramédicale. Dans le cadre du programme du prochain quinquennat (2010-2014), le secteur de la santé compte accorder la priorité aux structures de santé de proximité et aux hôpitaux spécialisés. Reste à savoir, enfin, si les promesses des pouvoirs publics seront concrétisées sur le terrain «mouvant» de la santé publique ? A. B.