A chaque phase finale d'une Coupe d'Afrique des nations de football (CAN), qui se déroule toutes les deux années, la polémique autour de la libération des joueurs par leurs clubs, afin de les mettre à la disposition de leurs sélections respectives, refait surface. C'est le cas notamment pour l'actuelle édition angolaise, qui doit débuter le 10 janvier prochain. A ce propos, il faut dire que la réglementation de la Fédération internationale de football association (FIFA) est très claire. Les clubs sont tenus de libérer les joueurs participant à la CAN quatorze jours avant le début des compétitions. C'est le délai consenti par l'instance footballistique internationale dans lequel les clubs sont tenus de libérer leurs joueurs pour une compétition officielle internationale. Mais, bien évidemment, cette réglementation crée à chaque fois des tensions entre les clubs européens principalement, les fédérations africaines et la FIFA dans certains cas. C'est pour cela que, sachant que la FIFA est intransigeante sur ce point, certains clubs usent d'autres moyens de pression sur les joueurs afin de pousser ces derniers à décider d'eux-mêmes de faire l'impasse sur la CAN. Dans beaucoup de cas, les clubs tentent de négocier directement avec les fédérations afin de profiter, au maximum, de leurs joueurs. C'est le cas notamment de Yebda, de Belhadj et de Bougherra, qui ont été autorisés par le staff technique national à rester avec leur clubs (Portsmouth pour les deux premiers et Glasgow Rangers pour Bougherra) jusqu'au premier janvier alors que le stage de l'équipe nationale algérienne a débuté le 27 décembre dernier. D'ailleurs, non satisfaits, les responsables du club écossais ont même insisté pour avoir le défenseur algérien jusqu'au 3 janvier pour disputer le derby face au Celtic Glasgow. Cette période de préparation de la CAN a connu également d'autres «affaires» dans le genre. Le «différend» le plus marqué avait opposé le club de Fulham (Premier League anglaise) à la Fédération ghanéenne. Il est à noter que ces problèmes existent beaucoup plus avec les clubs anglais ou écossais parce que ces deux championnats ne connaissent pas de trêve hivernale, contrairement à la majorité des autres championnats européens. Ainsi, la libération du joueur John Paintsil au profit de sa sélection a posé problème à Fulham qui voulait profiter de ses services jusqu'au 28 décembre, face à Chelsea, alors que les Black Stars l'attendaient pour le 27. «Il est un peu irrespectueux de la part des fédérations africaines de nous demander de libérer les joueurs le 27, alors qu'elles savent pertinemment que nous jouons le 28. Je compte sur John pour le 28 et il sera avec nous, à moins d'une intervention de la FIFA», avait déclaré le manager du club anglais Roy Hodgson. «M. Hodgson ne peut pas tenir pareil discours. Nous sommes surpris qu'un technicien de son niveau le fasse. Ce n'est pas à lui d'établir la loi en la matière», a répondu un porte-parole de la Fédération ghanéenne de football. Bien évidemment, ce «comportement» de la part de certains responsables de clubs européens n'est pas la règle. D'autres réagissent plutôt positivement. Chelsea, pour ne citer que cette équipe, a fait savoir, via son manager Carlo Ancelotti, que ses Africains (Drogba, Essien, Kalou, Obi Mikel) seraient laissés à disposition de leurs sélections dans les délais prévus par le règlement international. Il n'est pas sans rappeler que ces problèmes atteignent quelquefois des proportions assez graves au point que leurs règlements n'interviennent qu'après «avis» des tribunaux compétents. On se souvient de l'affaire de la libération des joueurs lors des jeux Olympiques de Pékin qui se sont déroulés durant l'été 2008. Des clubs comme le FC Barcelone ou le Werder Bremen avaient refusé de libérer les joueurs Messi et Diego pour leurs sélections qui participaient alors au tournoi football des JO. Il aura fallu que le président de la FIFA, Sepp Blatter lui-même, s'implique dans la polémique. «Les sélections participant au tournoi olympique seront composées de joueurs âgés de moins de 23 ans mais elles auront le droit d'inclure dans leur effectif trois joueurs dépassant cette limite d'âge. Conformément au règlement de la FIFA, la mise à disposition de joueurs âgés de plus de 23 ans n'est pas obligatoire. Cependant, lors de sa réunion du 14 mars dernier, le comité exécutif de la FIFA a fait appel à la solidarité des clubs afin qu'ils collaborent et mettent ces joueurs à disposition. En revanche, il n'existe aucun doute s'agissant de la mise à disposition des joueurs de moins de 23 ans qui est obligatoire. Le fait que le tournoi olympique de Pékin ne figure pas officiellement au calendrier international des matches n'implique pas qu'il n'existe aucune obligation pour les clubs», a-t-il déclaré à l'endroit de ces clubs dans un communiqué qu'il leur a envoyé. Décidés à ne pas libérer leurs joueurs, certains clubs ont même saisi le tribunal arbitral du sport. C'est dire si ces polémiques au sujet de la libération des joueurs, notamment africains, sont toujours présentes. En tout état de cause, certains clubs procèdent autrement en menaçant carrément des joueurs de «représailles», notamment en les marginalisant si jamais ils rejoignent leurs sélections. Il est vrai que le «timing» de la CAN est jugé «mauvais» par certains, néanmoins ces clubs devraient s'assumer puisque, dès qu'ils recrutent un joueur africain, il est clair que, tôt ou tard, celui-ci sera appelé à participer à une CAN. A. A.