L'équipe nationale de football des moins de 17 ans va prendre part, dans quelques jours, à la phase finale de la Coupe du monde de la même catégorie qui aura lieu du 24 octobre au 15 novembre prochain au Nigeria. C'est la première fois qu'une sélection nationale cadette participera à un tournoi de cette envergure. Une «consécration», si l'on ose le qualificatif, qui est le résultat d'un travail ardu de près de trois ans. En effet, il n'est pas sans rappeler que cette équipe nationale n'est pas une sélection de joueurs issus du championnat national, même si, il faut le dire, à l'origine, certains joueurs ont été repérés au sein de quelques clubs. Au tout début, durant l'année 2007, une opération de prospection s'est déroulée à travers tout le territoire national. Le staff technique national, à sa tête le duo Ibrir-Meddane, a donc choisi des joueurs pour former celle qui est appelée l'ACFAF1, une première promotion. Par la suite, il y en a eu deux autres, ACFAF2 et ACFAF3. Donc, cette première promotion de l'Académie de la FAF est en regroupement permanent au Lycée sportif national de Draria, à Alger, depuis sa création. Une manière efficace de rendre le groupe entièrement homogène et solide. D'ailleurs, cela s'est traduit, près de deux ans plus tard, par une place en finale de la Coupe d'Afrique des nations qui a eu lieu en Algérie entre le 19 mars et le 2 avril de l'année en cours. Pour rappel, la sélection algérienne s'était inclinée en finale de cette 8e édition face à la Gambie, sur le score de trois buts à un. Le but algérien a été l'œuvre de Bendahmane à la 40' sur penalty. C'est le deuxième titre pour la Gambie dans cette catégorie après celui de 2005. Mais, voilà : pour plus d'un, l'équipe algérienne pouvait faire mieux, dans le sens où elle avait montré de meilleures dispositions technico-tactiques que tous ses adversaires. Seulement, le gabarit fort impressionnant des Gambiens avait fait la différence. D'ailleurs, il y a quelques semaines, des informations sont venues confirmer ce qu'appréhendaient les observateurs. Ainsi, selon le site Internet de la BBC, «le président de l'instance fédérale gambienne, Seedy Kinteh, a admis que quelques joueurs qui ont activement participé à la victoire finale au Championnat d'Afrique des moins de 17 ans ont échoué au test de l'examen de l'âge. C'est-à-dire qu'ils sont plus âgés, contrairement à ce qui était inscrit sur les licences qu'ils ont présentées lors de la compétition. Un total de 51 joueurs gambiens ont subi des tests scientifiques et médicaux au Sénégal pour aider à déterminer leur âge en prévision de la Coupe du monde de la catégorie des moins de 17 ans, prévue le mois prochain au Nigeria. Tout en admettant que l'effectif gambien était composé de certains joueurs ayant dépassé l'âge requis (17 ans), Kinteh a néanmoins tenu à minimiser leur nombre en précisant qu'ils seraient, tout au plus, deux à trois éléments». Cependant, ajoute-t-on sur le même site, «selon le journal gambien The Observer, qui cite des sources proches de l'équipe gambienne, pas moins de onze membres de l'effectif, qui en comptait dix-huit parmi ceux qui ont remporté la dernière CAN U17 en Algérie, auraient participé à la CAN en ayant dépassé l'âge limite autorisé pour prendre part aux compétitions de cette catégorie». La Coupe du monde, une étape importante «Avec l'organisation de la CAN cadets en Algérie en 2009, nous voulions pouvoir aligner une équipe compétitive», a déclaré, il y a quelques jours, le coach Athmane Ibrir au site Internet de la FIFA. «On a fait les premiers stages entre février et juin 2007 puis on a créé, avec le concours du ministère de l'Education, cette académie au Lycée sportif d'Alger. Les joueurs sélectionnés suivent leur cycle scolaire tout en effectuant en parallèle la préparation sportive», ajoute-t-il. En tout cas, cette opération (créer des académies, ndlr) pourrait éventuellement impulser une nouvelle dynamique pour la relance du football national quoique, il faut le préciser, cette académie, renforcée par certains joueurs évoluant à l'étranger, notamment en France, ne pourrait remplacer la formation au sein des clubs qui fait énormément défaut depuis plusieurs années déjà. A ce titre, Ibrir affirme qu'il dit toujours à ses joueurs qu'«ils sont en train d'écrire l'histoire du football algérien et qu'à l'avenir ils pourront dire à leurs enfants : ‘‘j'ai participé à ce renouveau''». «Nous voulons progresser et réussir, pas simplement pour nous, mais pour toutes les générations qui nous suivront. La Coupe du monde n'est pas la ligne d'arrivée. C'est une étape importante certes, mais une simple étape dans le processus de reconstruction», ajoute-t-il. A propos de la prochaine Coupe du monde -l'Algérie est dans le groupe F avec l'Uruguay, l'Italie et la République de Corée-, l'entraîneur estime qu'il faut «être réaliste» puisque l'Algérie «va jouer contre des équipes qui ont une expérience et des structures largement supérieures aux siennes». «Mais nous jouerons sans complexe pour faire honneur à l'Algérie. Pas seulement au niveau des résultats, mais aussi du comportement et du fair-play», indique-t-il. En tout état de cause, pour Ibrir, l'objectif de la sélection algérienne «est d'atteindre le second tour». Si tel était le cas, ce serait sans contexte une manière formidable de démontrer que le travail sur le long terme paye. Mais, bien évidemment, il y a quelques «lacunes» ou «points faibles» de l'équipe nationale. «Nos joueurs sont doués techniquement, vifs et rapides. Le problème, c'est quand nous ne sommes pas en possession du ballon. On doit apprendre à bien défendre. J'essaie de donner à mon équipe une culture défensive qu'elle n'a pas et qu'on n'a jamais eue en Algérie.» Mais les Fennecs ont d'autres atouts. «Nous jouons en mouvement, en essayant d'allier technique, rapidité et disponibilité. C'est notre seule chance car, physiquement, nous ne serons jamais aussi puissants que les joueurs d'Afrique noire ou d'Allemagne», a déclaré Ibrir. Il n'est pas sans rappeler que l'équipe nationale des U17 a effectué son dernier stage, avant son départ pour le Nigeria, en Allemagne. Les Verts se sont inclinés, il y a quelques jours, devant la sélection allemande, sur le score de six buts à zéro. Un résultat qui a montré que, même si beaucoup a été fait au niveau de cette académie, l'Algérie est toujours loin du niveau mondial, ce qui est tout à fait logique au vu du retard accumulé durant des décennies. Durant ce même stage, la sélection algérienne avait battu les U-18 de Meppen -la ville où s'est déroulé le regroupement- une formation allemande, sur le score de cinq buts à un et a été défaite face à une autre équipe allemande U-18, Cloppendurg sur le score de deux buts à un. En tout état de cause, cette académie a démontré qu'il y a du potentiel dans le football national, pour peu que les différents responsables, notamment les présidents de club, aient la volonté d'aller de l'avant. La FAF avait imposé, en début de saison, aux différentes équipes animant les championnats de division une et deux, de faire intégrer, lors de chaque rencontre, deux joueurs de moins de vingt ans. Certains clubs n'ont jamais pu mettre en application cette instruction… A. A.