C'est devenu systématique. A la veille de chaque phase finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) le problème ressurgit. Les clubs de football européens, employeurs de joueurs africains, rechignent à libérer les internationaux pour la grande fête continentale. Entre autres raisons invoquées, la durée et la période de la compétition africaine jugées longues et inopportunes. Le dernier exemple en date concerne l'Algérie, un des participants à la CAN : le club écossais du Glasgow Rangers dit vouloir garder Madjid Bougherra, notamment pour le choc du 3 janvier contre le Celtic Glasgow. Conscient de l'importance du rendez-vous le défenseur algérien a lui-même demandé une dérogation à ce qu'il ne rejoint pas la sélection dès le 27 décembre date du regroupement préparatoire à la compétition panafricaine. Cependant la partie algérienne, qui a eu maille à partir avec certains clubs européens par le passé à cause du sempiternel problème des libérations, se montre intransigeante. L'entraîneur adjoint de Saadane, Zahir Djelloul a, d'ores et déjà, annoncé qu'il n'y aurait pas d'entorse à la règle en vigueur. En effet, la Fédération internationale de football association (FIFA) est claire là-dessus. Les clubs employeurs sont tenus de libérer tout joueur international et ce, 14 jours avant le début d'une compétition officielle. La CAN, prévue du 10 au 21 janvier en terre angolaise, verra la participation d'une constellation de vedettes de grands clubs européens. Les plus huppées parmi ces derniers ayant des objectifs à la mesure de leur stature sur le plan du résultat refusent de se passer de leurs joueurs. Le fait que la CAN se déroule à une période considérée comme charnière dans le calendrier des clubs européens pénaliserait les équipes où évoluent des Africains. Les clubs de football européens ayant investi des sommes d'argent importantes voient d'un mauvais œil le fait d'être privés de leurs éléments essentiels, particulièrement dans une période importante du calendrier. A quelques mois du Mondial, la compétition panafricaine pourrait ainsi poser un certain nombre de soucis à ses animateurs. Certains spécialistes auraient préféré que la CAN se déroule pendant la trêve des grands championnats européens. L'embarras lié à la libération ou non des joueurs africains par leurs employeurs est déjà perceptible pour Angola 2010 dans moins d'un mois. C'est devenu cyclique. A l'occasion de chaque CAN, les crises entre les clubs et les sélections africaines rythment la compétition, parfois jusqu'à l'ultime match. Le bras de fer clubs employeurs-sélections africaines donne lieu parfois à des situations cocasses. Par exemple, quand des joueurs passent outre l'interdiction de leurs clubs ils deviennent de véritables héros dans leurs pays. D'autres spécialistes critiquent la périodicité de deux années de la CAN, jugée trop fréquente. Cependant, les Africains semblent tenir à ce rythme de compétition spécifique. Organiser un tournoi une fois tous les deux ans joue incontestablement un rôle probant dans l'évolution du football sur le continent. M. B.