Le FNA a obtenu deux sièges au Conseil de la nation dans les wilayas de Tindouf et de Saïda, suite aux dernières élections pour le renouvellement partiel des membres de cette Chambre haute de l'institution législative. En dépit de la surprise créée par le parti, qui se réclame des nécessiteux (zawalias), son président n'est pas satisfait. Pour cause, des pratiques négatives constatées à cette occasion, notamment le non-respect des déclarations sur l'honneur de 500 des candidats de son parti, et l'achat des voix. Autant d'éléments de la «crise morale» qui seraient à l'origine du phénomène de l'abstention remarqué lors des échéances électorales successives. Moussa Touati, qui a annoncé avoir introduit deux recours auprès du Conseil constitutionnel, espère ajouter à son score deux autres sièges, soit quatre au total, après la proclamation officielle des résultats des délibérations du conseil que préside M. Bessaïh. S'exprimant lors d'une conférence de presse tenue hier en son siège national, M. Touati a indiqué que son parti a déposé deux recours auprès du Conseil constitutionnel, concernant le déroulement des élections dans deux wilayas différentes. A Tlemcen d'abord, le FNA a introduit un recours contre deux élus, des prévenus, dont l'un condamné dans l'affaire de l'OAIC à Corso, qui auraient versé dans l'achat des voix. Ensuite, à Médéa, l'élu gagnant a été condamné à deux ans de réclusion dans une affaire où la wilaya est partie civile. De plus, le président du FNA a indiqué détenir des preuves sur l'achat des voix, évoquant des photos d'une transaction douteuse qui se serait déroulée devant le centre de vote, en l'occurrence le siège de l'APW. Sept élus, qui ont voté, ont fait l'objet de condamnations par la justice. Pour l'orateur, ces éléments réunis expliquent la régression du nombre de ses élus qui passent de près de deux mille élus (1 856 plus exactement) à un chiffre avoisinant 1 500. Commentant cette situation de «non-respect» des engagements de 500 de ses élus, dont certains candidats n'auraient même pas obtenu une voix en leur faveur lors de ces élections dans six wilayas, conséquence de la vente des voix au profit de tierces personnes, M. Touati a de prime abord dénoncé ce qu'il a qualifié de «fièvre sans précédent» d'achat des voix. En affirmant ensuite que le FNA lutte désormais pour la disparition de ces pratiques, il a noté avec satisfaction qu'il a réussi à imposer la discipline au parti à 70% de ses militants. «Une situation que lui envieraient pas mal d'autres formations politiques», a-t-il estimé. «Quant à ceux qui ont trahi, ils seront exclus des listes du parti aux élections de 2014», a affirmé Touati. Sur un autre registre, Moussa Touati a dénoncé ce qu'il a assimilé à un scandale, les réticences de l'Institut Pasteur à apposer son visa au vaccin de la grippe porcine. «Que signifie aujourd'hui l'affaire du vaccin de la grippe porcine ? Le dossier sur la pomme de terre porcine est-il définitivement clos pour passer à un autre scandale ?» a-t-il interrogé. D'un scandale à un autre : après Khalifa, les travaux publics, ces scandales interpellent les consciences. Et de s'interroger : «L'Etat a-t-il le droit de jouer avec les deniers de la nation au moment où les effets de la pauvreté se font de plus en plus sentir. Est-il concevable de laisser le pays aux mains des responsables de ces scandales ?» Le président du FNA dira que son parti est mécontent de ces scandales et de l'improvisation avec laquelle sont gérés les deniers de ce peuple et qu'il continuera à lutter pour démasquer de telles pratiques. A. R.