Le Conseil constitutionnel sera saisi pour le cas des trois militants FLN qui se sont présentés sur les listes des indépendants. Fini le suspense. Les résultats des élections pour le renouvellement partiel du Sénat sont connus. Dans la forme, chaque parti politique a préservé sa position sur l'échiquier national. Sans surprise, le FLN arrive en tête avec 22 sièges remportés, suivi du RND qui a accaparé 20 sièges. La troisième position est revenue au MSP et au FNA avec 2 sièges chacun. En bas de la liste on retrouve le RCD et les indépendants avec un siège chacun. Les résultats définitifs du scrutin seront proclamés par le Conseil constitutionnel au plus tard demain vendredi. En attendant, les candidats peuvent introduire un recours dans un délai de 24 heures, conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électoral. La future composante du Conseil de la nation se décline comme suit: 55 sénateurs FLN, 32 RND, 5 MSP, 2 RCD, 2 FNA, 1 indépendant, et 48 du tiers présidentiel. La première lecture des résultats fait ressortir que le parti islamiste MSP est incontestablement le grand perdant de cette course électorale. Il perd six sièges. Même si son porte-parole, M.Djemaï, tente de minimiser les dégâts, en parlant de «résultats logiques.» Si le FLN ne perd qu'un siège, l'entrée au Sénat du FNA reste le fait saillant de ces sénatoriales. Mais le grand gagnant n'est autre que le RND qui remporte quatre sièges supplémentaires par rapport au renouvellement partiel de 2006. «Ce résultat positif réalisé à travers l'augmentation du nombre des représentants du RND au sein de la chambre haute du Parlement, constitue un facteur d'encouragement pour le parti en vue d'oeuvrer à la réalisation du programme du président de la République, de respecter les engagements pris envers les citoyens et de prendre en charge leurs préoccupations», déclare le porte-parole du parti, Miloud Chorfi. Les résultats seront probablement validés par l'institution de Bessaïeh, dans la mesure où les formations contactées par L'Expression ont toutes insisté sur «le bon déroulement du scrutin». Mais l'on retiendra ce recours envisagé par le RND concernant le nombre de sièges remportés par son allié le FLN, selon les propos de Miloud Chorfi. En effet, selon les résultats proclamés par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, parmi les 22 élus attribués au FLN, trois se sont présentés en candidats libres. Mathématiquement parlant, le FLN n'aura obtenu que 19 sièges sous sa bannière. Et dans le cas où le recours du RND serait validé, le FLN sera devancé par le RND avec 20 sièges. Mais du côté de l'ex-parti unique, une autre lecture est faite. Contacté par nos soins. Saïd Bouhadja, le porte-parole du parti, estime que les trois candidats en question ne sont pas exclus du FLN. «Ils représentent dans ce cas précis notre parti bien qu'ils se soient présentés en indépendants.» La balle est dans le camp du Conseil constitutionnel qui devra trancher ce week-end cette épineuse question. Il devra faire face à un vide juridique dans la loi régissant les partis, qui ne prend pas en charge la question du transfert durant le mandat des élus. Il est prématuré donc d'anticiper la décision du Conseil constitutionnel. Pour le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, le sort des trois candidats est tranché puisque ils sont alignés sur la liste du FLN. Le FLN justement qui revendique 23 sièges au lieu des 22 proclamés par les résultats préliminaires, saisira le Conseil constitutionnel. Saïd Bouhadja est persuadé que «les choses seront corrigées».