Photo : Riad Par Amirouche Yazid Beaucoup d'interrogations entourent la vie de la sélection algérienne de football qui doit rallier demain la capitale angolaise, Luanda, pour disputer la phase finale de la coupe d'Afrique des nations. Des interrogations dont il n'est manifestement guère aisé de distinguer celles qui sont fondées de celles qui ne le sont pas. Cette situation n'a pas manqué de jeter un coup de froid dans le ciel du groupe à l'approche de sa première sortie dans la compétition prévue lundi prochain face au Malawi. Nul doute que les divergences existent bel et bien au sein des Verts, comme dans toutes les équipes, mais à la différence de leur valeur. Les annales du football national enseignent que la question des primes à toujours refait surface à quelques jours des CAN auxquelles l'Algérie avait pris part pour constituer presque souvent la cause principale des ratages cumulés. L'édition 2010 n'a pas ainsi dérogé à la règle qui voit le climat des Verts empoissonné par des questions visiblement d'ordre financier, accompagnées par des éléments d'apparence futile, mais qui ont fini par nuire à la sérénité du groupe. Rien d'inédit en fait que ce genre de questions se pose à l'approche de la CAN. La surprise réside néanmoins dans le fait que cela intervient au moment où la Fédération donne l'impression d'avoir avancé en matière de gestion des affaires de l'équipe nationale. La double qualification des Verts à la CAN et au Mondial sud-africain en est la parfaite illustration. Sur la lancée des performances techniques des Verts en 2009, et des «réformes» administratives injectées par le néo-ancien bureau de Raouraoua, il était attendu que les choses y iront encore mieux pour replacer l'Algérie dans la cour des Grands. Le déroulement du stage dans l'Hexagone est venu cependant rappeler à ceux qui ont crié triomphe que le football algérien a besoin d'assainir ses rangs à plusieurs niveaux. Aujourd'hui, il n'est pas interdit de dire que la gestion de l'équipe nationale a échappé à tout le monde : de la Fédération au sélectionneur national. La première a ainsi livré la sélection à elle-même; le second impose parfois à l'opinion la perplexité par des déclarations aussi inopportunes qu'inquiétantes. Pas forcément quand il parle des objectifs. Dans un tel décor, c'est visiblement le syndrome de la CAN 1986 qui hante l'esprit de millions d'Algériens, «surpris» d'attendre des succès d'un onze national curieusement en situation de non-gérance. La sélection algérienne a ainsi perdu toute norme de gestion. Des joueurs ont pris le goût de peser dans des questions qui relèvent des prérogatives de l'entraîneur : le sélectionneur n'arrive plus à maitriser son groupe. La Fédération, de son côté, peine à maîtriser le volet lié aux primes des joueurs ainsi qu'à l'usage publicitaire de leur image. Le tout est couronné par des médias prêts à servir aux Algériens de vrais mensonges, quitte à bafouer toutes les règles de la profession. Et dans une tentative de rattraper la sérénité perdue, la Fédération algérienne de football tente de développer un discours rassurant en déclarant que «le travail s'effectue dans de très bonnes conditions et dans une bonne ambiance sous la direction d'un staff technique serein et déterminé à atteindre les objectifs tracés». L'intervention du président de la FAF, si elle est de nature à remettre de l'ordre dans la maison des Verts, risque de s'avérer tardive. A quelques jours donc de la première sortie des Verts, il est du devoir de toutes les parties concernées d'assumer leur responsabilité et de ne pas mentir aux Algériens, eux qui ont admirablement soutenu cette équipe.