Photo : Riad Par Amirouche Yazid La sélection algérienne de football retrouve la Coupe d'Afrique des nations après avoir raté deux éditions consécutives. Elle retrouve, néanmoins, le haut niveau du foot continental dans l'habit d'un mondialiste. Effet direct : il est difficile de trouver un consensus quant aux chances des Verts dans un mois à Luanda. L'ambivalence entache la définition des ambitions des Verts y compris chez les techniciens. Les uns estiment que l'heure est venue pour que le onze algérien joue une place parmi les favoris de la compétition. Les autres tentent de réprimer toute ambition démesurée et préfèrent la prudence. Cette posture arrange décidemment les Verts aussi bien sur le plan de la gestion interne que vis-à-vis de leurs futurs adversaires durant la CAN. Ce statut de semi-favori de la compétition est manifestement de nature à mettre à l'aise la troupe de Saadane dans le processus de préparation qu'elle accomplira avant le 10 janvier 2010. En matière de résultats techniques, l'Algérie n'a plus de référence. Ce n'est pas le cas de l'Egypte, qui viendra à Luanda défendre son titre avec des forces nettement affaiblies. La Côte d'Ivoire, le Cameroun et le Ghana viseront certainement un parcours meilleur que celui de l'édition précédente. La pression pèsera cependant plus sur le demi-finaliste d'il y a deux ans que sur les recalés des éliminatoires. L'autre atout des Verts réside dans le fait de figurer dans un groupe très abordable dans lequel il y a ni le tenant du titre ni l'un des demi-finalistes d'Accra 2008, encore moins un mondialiste. Un tel facteur permet de gérer sereinement la participation de l'Algérie. Même si rien n'est gagné d'avance, les coéquipiers de Matmour sont en mesure de réussir le premier tour. Entamer la compétition face au Malawi, un autre revenant au rendez-vous biennal du football africain, peut constituer une aubaine dans le sens où une victoire ouvrirait aux Verts les portes du second tour. L'Algérie doit réussir son début pour prétendre assumer son statut de potentiel favori du groupe A en compagnie de l'Angola. Débuter contre le Malawi rappelle également aux Algériens l'édition de la Côte d'Ivoire 1984 où l'Algérie avait atteint le dernier carré. Un parcours similaire est-il réalisable en 2010 ? Oui. D'autres facteurs autorisent une telle issue. L'Algérie a amélioré son classement Fifa jusqu'à devancer le champion d'Afrique en titre. A cela, il faudrait ajouter la baisse de forme de certaines sélections ayant la tradition de jouer les premiers rôles dans chaque phase finale de la CAN. La hiérarchie du football africain refuse de se stabiliser. Elle est constamment mouvante. En se référant à son classement Fifa ainsi qu'à sa brillante qualification au prochain Mondial, l'Algérie se voit obligée de faire un bon parcours à Luanda. Mais en affichant cette exigence de résultat, l'Algérie risque de détruire ses propres cartes. Le statut de ni favori ni figurant convient parfaitement à une équipe qui aspire à une participation à la mesure de la valeur de sa composante. Faute, donc, de rétroviseur qui indiquerait leur place dans la Coupe d'Afrique des nations, les Verts doivent se tailler une posture qui traduit la présente valeur de l'équipe. Mais l'identification de cette valeur ne saurait se faire sans une participation à cette joute africaine. Ce qui rend plus complexe le statut à attribuer à l'Algérie à l'occasion de la CAN d'Angola. Il n'est pas ainsi facile d'intégrer les Verts parmi les grands favoris comme il n'est pas raisonnable de les placer dans le club des figurants. Ni favoris ni figurants, le gabarit semble convenir aux Verts même s'il est permis de dire que l'Algérie est plus proche des premiers. Confirmer cette tendance passe par une préparation à la dimension de l'événement et une communication objective et réaliste des objectifs.