Quatrième au classement final de la 27e édition de la CAN, la sélection algérienne peut conclure à un parcours honorable même si la manière avec laquelle elle a été éliminée ainsi que les statistiques proposent une lecture différente. Mais contentons nous du décompte final et évaluons ce qui a été gagné et ce qui n'a pas été fait. La participation à la Coupe d'Afrique angolaise a permis manifestement aux Verts d'en sortir grandis. La production du onze algérien dans certaines parties renseigne sur un début de maturation dans un groupe qui est à ses débuts. La Coupe d'Afrique des nations n'a pas signé uniquement le retour formel de l'Algérie au grand rendez-vous du football africain. Elle a permis la consolidation d'un team qui peinait à progresser à cause de plusieurs paramètres. Il a fallu donc que les Verts retrouvent la biennale CAN pour en sortir renforcés. Avec le déroulement de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations on ne peut pas s'interdire de parler d'une vie de sélection. Un stage d'une vingtaine de jours, suivi d'une série de rencontres jusqu'au match de classement fait grandir toute équipe. Cette dynamique n'a pas été algérienne depuis des décennies. Sur ce plan, l'Algérie peut se targuer d'avoir rattrapé un retard énorme en matière de contact avec les grandes manifestations ainsi que les sélections du haut niveau. Jouer 6 matches d'un niveau élevé en 20 jours, ce n'est guère une mince affaire. Cela crée un groupe qui prend plaisir à ce genre de compétition. Cela crée aussi des repères et des automatismes. La sélection algérienne a visiblement beaucoup avancé sur ce terrain comme en témoigne le match des quarts de finale contre la Côte d'Ivoire où les Verts ont évolué sans le moindre calcul. La participation algérienne à la CAN angolaise aura sans doute confirmé le talent de certains joueurs qui ne sont pourtant qu'à leur début dans la sélection et qui ont joué leur première CAN. Dans ce registre, Hassan Yebda a marqué de forte belle manière son intégration dans le onze national. Mieux, le joueur s'est imposé, en un laps de temps très court, comme le poumon du jeu des Verts. D'une prestance digne des grands milieux de terrain, Yebda est en train de changer l'alchimie du jeu des Verts, qui manquait d'orientation et de fluidité. Nul doute que l'arrivée de Yebda en sélection nationale est un prélude d'un retour de cette race de joueurs aussi armé pour la récupération que pour la relance orientée des attaques. Et c'est à ce niveau qu'intervient l'autre grande satisfaction de la CAN 2010, à savoir Mourad Meghni, qui signait lui aussi sa première phase finale. Même en traînant une blessure, le sociétaire de Lazio Roma a fourni de belles prestations. Si Meghni a évolué jusqu'à la dernière CAN en deçà de son talent intrinsèque, on se hâte vraiment de le voir à l'œuvre quand il sera en possession de toute sa forme physique. Car il n'est pas exclu que le jeu des Verts prendra une autre dimension avec Meghni en bonne forme. Le maillon faible des Verts demeure incontestablement son inefficacité offensive et il serait maladroit de remettre en cause la production de tel ou tel élément en oubliant que le jeu développé par le onze de Saadane n'est pas de nature à créer beaucoup d'occasions de but. Le jeu des Verts est manifestement trop attentiste dans lequel il n'y a pas beaucoup de place à la créativité, quand bien même il existe parmi le onze national des éléments plus portés vers l'offensive, à l'image de Matmour et Ziani. Il faudrait visiblement convenir que les énergies offensives de certains joueurs n'ont pas été mises à profit dans un système plus gagneur. Ce blocage se traduit incontestablement par la titularisation d'un seul attaquant, qui n'a pas encore prouvé s'il est du métier ou pas. Le parcours des Verts en Angola semble néanmoins donner à réfléchir au sélectionneur national qui a décidé de rappeler Djebbour «le Grec». Ce n'est pas le seul réaménagement que compte apporter le coach national, qui annonce dans la foulée la convocation de Mehdi Lacen ainsi que d'autres dans la perspective de renforcer le groupe. Un groupe appelé également à maîtriser ses nerfs et ses passions quand il s'agit d'un match intime comme celui contre l'Egypte, qui a révélé les limites de la préparation du groupe sur le plan psychologique. C'est en ces points que peut être résumé le côté visible de la participation algérienne à la dernière CAN 2010. A. Y.