La saison oléicole, qui a débuté en novembre dernier, n'a pas été profitable pour les oléiculteurs et les producteurs d'huile d'olive de la région de Bouira. Par ricochet, le consommateur est tenu cette année de payer très cher son litre d'huile d'olive afin d'enrichir ses repas quotidien avec ce produit du terroir qui a des valeurs nutritives et des vertus médicinales incontestables. A l'instar des autres wilayas du centre du pays, la production d'huile a connu une chute vertigineuse, causée, selon les agriculteurs de cette filière, par une chaleur accompagnée de sirocco, ayant entraîné des feux de forêt qui ont affecté les oliveraies durant la période de floraison. De leur côté, les paysans s'accordent à dire qu'après chaque bonne récolte d'olives survient une période de disette, notamment si les oliviers sont mal entretenus. En effet, les responsables des services agricoles qui ont prévu, en septembre dernier, une production de 2,4 millions de litres d'huile d'olive, s'apprêtent à annoncer un bilan timide pour cette année. Du coup, alors que ces responsables projettent de mettre en œuvre des techniques de production et de culture afin de labéliser et mettre sur le marché une huile de haute qualité, une simple tournée à travers les oliveraies peut attester que cette perspective est compromise, du moins pour cette année, car on est loin des périodes où tous les champs d'oliviers étaient animés par des villageois et des ouvriers, mobilisés pour la cueillette dans une ambiance festive pleine d'engouement et de satisfaction. De Bouira à M'chedallah -la région est réputée pour la variété d'olive achemlal- on constate ces derniers jours que cette ferveur a baissé d'intensité, seuls quelques groupes de familles s'affairent à ramasser un maximum d'olives au niveau des champs ; certains oliviers sont vides alors que sur d'autres ont peut cueillir moins que lors de la campagne précédente. Dans les zones de montagnes telles que Haizer, Takerboust ou Ivehlal, la récolte est également timide et très difficile, affirment des paysans qui se pressent à transporter leurs familles à dos de mulet ou à pied sur plusieurs kilomètres pour arriver à leurs plantations, situées dans des lieux escarpés, afin de ne pas perdre les grains d'olives tombés au sol. D'autre part, une baisse de la production est constatée au niveau des huileries où l'affluence des oléiculteurs ne fait pas tourner les machines à plein régime, pour la trituration. On est loin des temps où les propriétaires d'huileries réservaient des espaces à chaque famille pour déposer les olives en tas, en attendant leur tri. La baisse de la récolte se répercute, alors, sur le prix à payer pour triturer un quintal d'olives. Par conséquent, le prix du litre d'huile a enregistré cette année une forte augmentation. Au niveau des localités réputées par cette production, de 300 DA le litre on est passé à 400 DA. Alors qu'au niveau de certains étals de marchés ou tout au long du tronçon de la route nationale n°5 qui traverse la wilaya de Bouira, le litre d'huile est proposé entre 450 et 500 DA, cela en fonction de la qualité du produit.