De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La superficie globale qu'occupe l'olivier dans la région de Bouira est de 22 374 ha, dont la partie la plus connue en termes de productivité se situe dans un espace de 18 000 ha . Les services de la DSA prévoient d'ici à 2014 une extension de 200 ha. Sur le plan des infrastructures qui accompagnent cette filière, les mêmes sources indiquent que la wilaya de Bouira dispose de 200 huileries, dont 60 sont modernes, 65 semi-modernes et environ une soixantaine huileries traditionnelles. Malgré ces potentialités, la production d'huile d'olive dans la région peine à connaître un essor constant. En effet, la campagne de cueillette des olives, qui a débuté en novembre dernier, n'a pas été profitable aux oléiculteurs et aux producteurs d'huile d'olive de la région. Par ricochet, le consommateur est tenu, cette année, de payer très cher son litre d'huile afin d'enrichir ses repas quotidiens avec ce produit du terroir qui a des valeurs nutritives et des vertus médicinales incontestables. A l'instar des autres wilayas du centre du pays, la production d'huile a connu une chute vertigineuse, causée, selon les agriculteurs de cette filière, par la période de chaleur accompagnée de sirocco et de feux de forêt qui ont affecté les oliveraies durant la période de floraison. De leur côté, les paysans s'accordent à dire qu'après chaque bonne récolte des olives survient une période de disette, notamment lorsque les oliviers sont mal entretenus. En effet, les responsables des services agricoles qui ont prévu, en septembre dernier, une production de 2,4 millions de litres d'huile d'olive, s'apprêtent à annoncer un bilan timide pour cette année, alors qu'au cours de la saison précédente, la récolte était de 6,3 millions de litres, soit une baisse de plus de 50%, par rapport aux résultats de l'an dernier, ajoutent les responsables de la DSA. En effet, dans les oliveraies, chaque hectare a produit cette année près de huit quintaux d'olives, moins que la moyenne de la saison précédente qui était, rappelons-le, de 22 quintaux par hectare. Du coup, alors que ces responsables projettent de mettre en œuvre des techniques de production et de culture afin de labelliser et mettre sur le marché une huile de haute qualité, une simple tournée à travers les oliveraies peut attester que cette perspective est compromise, du moins pour cette année, car on est loin des périodes où tous les champs d'oliviers étaient animés par des villageois et des ouvriers mobilisés pour la cueillette des olives dans une ambiance familiale pleine d'engouement et de satisfaction. De Bouira à M'Chedallah une région réputée pour sa variété achemlal, on constate ces derniers jours que cette ferveur a baissé d'un cran, car seules quelques familles s'affairent à ramasser le maximum d'olives au niveau des champs ; certains oliviers sont vides alors que sur d'autres ont peut cueillir moins que la campagne précédente. Dans les zones de montagne telles que Haizer, Takerboust, Ivehlal… la récolte est également timide et très difficile, affirment des paysans qui s'empressent de transporter leurs familles à dos de mulet ou à pied sur plusieurs kilomètres pour arriver à leurs plantations, situées dans des lieux escarpés, afin de ne pas perdre les olives tombées à même le sol. D'autre part, la baisse de production est constatée au niveau des huileries où l'affluence des oléiculteurs ne fait pas tourner les machines à plein régime pour la trituration. On est loin des périodes où les propriétaires d'huileries réservaient des espaces à chaque famille où elles déposaient leurs olives en tas, en attendant leur tri. La baisse de la récolte se répercute, alors, sur le prix à payer pour triturer un quintal d'olives. Par conséquent, le prix du litre d'huile a enregistré cette année une forte augmentation. Au niveau des localités réputées par cette production, de 300 DA le litre on est passé à 400 DA. Alors qu'au niveau de certains étals de marchés ou tout le long du tronçon de la route nationale n°5 qui traverse la wilaya de Bouira, le litre d'huile est proposé entre 450 et 500 DA, selon la qualité du produit.