En dépit de l'amélioration de la production, l'huile d'olive reste toujours hors de portée. Le monde oléicole entame sa fête à Bouira. Depuis mercredi dernier, la commune d'Aghbalou située à environ 70km au nord-est du chef-lieu de wilaya, vit au rythme de la Fête de l'olive. Un événement purement agricole, qu'organise chaque année, en fin de chaque campagne oléicole, la direction des services agricoles,. De la fête précédente qui a eu lieu dans la localité de Raffour, commune de M'chedallah, jusqu'au rendez-vous d'Aghbalou, la filière oléicole n'a connu aucun changement. Du moins la prévision des 5 millions de litres. Hausse des prix pour les uns et manque de moyens pour les autres. Sinon, les oléiculteurs et oléifacteurs venus participer à cet événement, comme chaque année, n'ont de cesse de souligner beaucoup de manques auxquels les services concernés doivent répondre favorablement. Durant la manifestation qui s'est déroulée à Aghbalou, une quarantaine de professionnels y ont pris part. Quelques participants que nous avons approchés ont souligné que la profession n'est pas si facile. Ainsi, pour monter une huilerie moderne, beaucoup de moyens manquent, à l'exemple du transport des olives et aussi de l'huile. Car, pour le ramassage des olives chez des particuliers, ce sont les oléifacteurs qui sont appelés à faire cette tâche. Cela constitue un problème majeur pour ceux qui ne disposent pas de moyens de transport. D'un autre côté, la hausse des prix de l'huile d'olive ne cesse de préoccuper les professionnels. Profitant de la présence des responsables locaux lors de cette rencontre, les oléiculteurs ont demandé à ce que le marché de l'huile d'olive soit régulé. A leurs yeux, cette conjoncture qui dure déjà depuis plus de trois années, ne profite qu'aux spéculateurs. Par ailleurs, plusieurs facteurs ont fait que la fixation des prix du litre d'huile d'olive échappe à tout contrôle. L'année 2005 a été une année néfaste pour la filière oléicole du fait qu'une dégradation climatique a entraîné la perte de plusieurs oliviers de la région, puis les incendies qui ont ravagé des hectares d'oliveraies, ce qui a préparé un terrain propice pour la spéculation. Par conséquent, le quintal d'olive se vend à plus de 3000 DA et le litre est cédé entre 350 et 450 DA. Bien que la production soit en nette progression ces deux dernières années, du moins cette année où tous les indicateurs témoignent d'une grande abondance, l'huile d'olive reste toujours trop chère. Cependant, pour relever tous les défis et afin de booster la filière oléicole à Bouira, une coopérative d'huile d'olive kabyle (Chok) a été créée en octobre 2008 dans le cadre du programme Meda 2, projet de développement initié conjointement par le ministère de l'Agriculture et l'Union européenne. Le projet Chok porte sur l'organisation de la profession, pour répondre aux doléances des professionnels dans le domaine de l'oléiculture, améliorer la qualité de l'huile d'olive, laquelle pouvant accéder au marché mondial. Toutefois, la commercialisation de ce produit du terroir bute sur plusieurs problèmes. Lesquels, d'ailleurs, ont fait du marché de l'huile d'olive un des plus anarchiques en dépit des potentialités existantes pour permettre un développement meilleur, avec un rendement s'améliorant d'année en année à travers la région. Rien que pour cette saison, les responsables des huileries témoignent d'une année abondante. Ainsi, les prévisions qui ont été fixées par les responsables de la DSA au niveau de Bouira, sont positives. Les 5 millions de litres attendus seraient bien récoltés. Mais, face à toutes ces mutations que connaît le monde oléicole, l'espoir de voir baisser les prix du litre d'huile d'olive n'est pas pour demain. Voilà une question sur laquelle la DSA doit impérativement se pencher pour venir en aide aux petites bourses.