Les parents d'élèves s'inquiètent. Devraient-ils accepter de faire subir à leurs enfants ce nouveau vaccin dit contre la grippe porcine ou d'ignorer l'appel ? S'ils les vaccinent, ils craignent des effets secondaires et des complications qui pourraient être fatales. S'ils ne les vaccinent pas, le virus pourrait être fatal comme c'estle cas pour des milliers de personnes à travers le monde, dont l'Algérie, avec une cinquantaine de victimes. Dans les deux situations, il y a des risques et un danger de mort. C'est du moins ce que pense un grand nombre de citoyens, dont des professionnels de la santé, eux-mêmes divisés sur la question. La mort d'une femme médecin à Sétif, trente heures après sa vaccination, suscite des inquiétudes. Et tant que le parquet n'a pas rendu publics les résultats de l'autopsie, beaucoup parmi ceux qui estiment nécessaire de faire ce vaccin hésitent à s'engager. Que dire, alors, de ceux qui s'y montrent carrément opposés, jugeant le nouveau virus une création des laboratoires et le vaccin un moyen de faire fructifier leur commerce ? Pour le moment, la vaccination des enfants scolarisés n'est pas à l'ordre du jour même si les parents et les enfants en parlent et que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en coordination avec le départent de l'éducation nationale, prépare ses UDS (unités de dépistage scolaire) pour le jour J. C'est à ces UDS, au nombre de 1 492 unités, qu'incombe la responsabilité de vacciner les enfants à travers tout le pays. Cette vaccination se fera au niveau des établissements scolaires sinon, en cas de contraintes majeures pour certains établissements dans certaines wilayas du pays, au niveau des unités de dépistage et de suivi, indique le conseiller à l'information au ministère de la Santé, Slim Belkessam. Le représentant du département de Saïd Barkat affirme que les préparatifs vont bon train pour réussir cette opération (mise en place des équipements, déploiement des médecins…). La campagne de vaccination des enfants scolarisés ne commencera pas avant le mois d'avril prochain, le temps de mettre en place les moyens nécessaires mais aussi de convaincre les parents de faire vacciner leurs enfants. Car, devrions-nous le souligner encore une fois, les parents sont réticents. Ils hésitent à faire le choix devant ce qu'ils qualifient de dilemme. Ils hésitent, s'inquiètent… par manque d'informations ou surplus d'informations contradictoires rapportées par les médias nationaux et étrangers, l'Internet… et les dires des experts, des médecins… et des simples citoyens. Le ministère de la Santé rassure sur l'efficacité et l'innocuité du vaccin : «Notre vaccin contre la grippe porcine bénéficie de toutes les garanties scientifiques de l'OMS et des instituts de contrôle algériens et canadiens. Il est utilisé dans 36 pays.» Aussi, rapporte Slim Belkessam, «le vaccin Arepanrix, acquis par l'Algérie, est le seul vaccin préqualifié par l'OMS pour être acquis et distribué pour les agences des Nations unies». Par ailleurs, rassure le représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le vaccin contre la grippe porcine n'est nullement obligatoire. Que ce soit pour les adultes ou pour les enfants. «La vaccination est volontaire. Elle est soumise à l'accord des parents», dit-il au sujet des enfants scolarisés. Reste que les parents s'opposent à l'idée de faire vacciner ces enfants dans les écoles. «Ce sera vraiment grave s'ils font vacciner les enfants dans les écoles mêmes», pensent certains d'entre eux. «C'est une vaccination comme toute autre», réplique Slim Belkessam au nom du ministère de la Santé. Soulignons toutefois qu'avant d'engager une campagne de sensibilisation auprès des parents, le gros du travail devrait être orienté vers le personnel médical, dont des médecins en grand nombre, qui déconseillent le vaccin à leurs malades et à leurs proches. K. M.