Assurance n «Je serai le premier à être vacciné pour prouver aux citoyens que le vaccin contre la grippe A H1N1 est sûr et ne comporte aucun risque !» Pour le premier responsable du secteur de la santé dans notre pays, la vaccination est indispensable pour prévenir cette maladie et freiner son évolution. Cet avis est partagé par de nombreux praticiens à travers le monde. Selon eux, le vaccin est le seul et unique moyen de se protéger durablement et avec une efficacité prouvée scientifiquement contre ce virus mortel. En se faisant vacciner, «on se protège et on empêche la propagation du virus, autrement dit on évite aux autres de tomber malades», expliquent-ils. Selon Yahia Mekki, un expert de l'OMS qui s'est exprimé sur le sujet récemment, la vaccination est d'autant plus conseillée que «toutes les études menées sur l'évolution du virus A H1N1 montrent qu'il sera encore question de cette pandémie durant 2 à 3 ans et qu'elle atteindra son pic en 2010-2011». La vaccination est particulièrement recommandée pour certaines catégories de la population. En l'occurrence le corps médical, les parents de nourrissons d'âge inférieur à 6 mois, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies cardiaques ou respiratoires tels la bronchite chronique et l'asthme dont les systèmes immunitaires ou pulmonaires sont fragiles. Ceci constitue la meilleure protection pour eux. Mais encourent-ils des risques en acceptant de se faire vacciner ? Pas du tout, répond-on. En terme de mortalité par exemple, «le risque lié au vaccin est nettement inférieur à celui relatif à la grippe». Le vaccin contre la grippe A H1N1 a-t-il été préparé dans la précipitation ? Pour Jean-François Delfraissy, directeur de l'Institut des maladies infectieuses au Kremlin-Bicêtre, en France, «sa fabrication s'est certes faite rapidement, mais avec toutes les contraintes de régulation normales». «Il ne s'agit pas d'un sous-vaccin ! Le nouveau vaccin répond aux mêmes mécanismes, contraintes et contrôles que celui contre la grippe saisonnière. Certaines procédures d'enregistrement ont été raccourcies, mais c'est pour répondre à l'urgence de la situation. Le processus est plus rapide, il n'est pas moins contraignant. Les connaissances préalables sur le virus H5N1 ont facilité les choses», a-t-il poursuivi. Qu'en est-il de ses effets secondaires ? «Il n'a provoqué aucun effet secondaire d'importance», a déclaré le directeur général adjoint de l'OMS, Keiji Fukuda. Il est vrai que «des réactions spécifiques» tels des fourmillements au niveau des membres, des nausées, des vomissements, des maux de tête, des douleurs gastro-intestinales, des syndromes grippaux, des crises d'épilepsie et des malaises ont été enregistrés chez certains sujets vaccinés, mais il n'a pas été prouvé formellement qu'elles ont été causées par le vaccin. Des praticiens les imputent plutôt au «stress psychologique». Selon eux, «on peut présenter ces complications sans se faire vacciner». Une chose est certaine en tout cas : toutes les enquêtes de pharmacovigilance menées un peu partout, n'ont pas fait état d'un nombre élevé de complications graves liées au vaccin. Aussi, les agences réglementaires de tous les pays qui ont réalisé des essais cliniques pour des vaccins équivalents dirigés contre des virus pandémiques ont jugé comme mineurs les effets secondaires possibles. Décider en son âme et conscience n La vaccination contre la grippe porcine n'est pas obligatoire. Il appartient à tout un chacun de prendre la décision qu'il estime la plus appropriée. Bien évidemment, on peut toujours demander l'avis d'un médecin. Mais avec tout ce qui ce qui se dit et circule sur Internet sur le nouveau vaccin, il n'est pas certain qu'il accepte de «jouer le jeu», ce qui est tout à fait compréhensible. Même s'il accepte de le faire, il prendra certainement la précaution de préciser qu'il ne peut pas décider à la place de quiconque. Bref, la décision de se faire vacciner ou pas est personnelle.