L'âge de la Coupe d'Afrique des nations 2010 va au-delà des vingt jours de l'agenda. Son impact est ressenti bien avant la cérémonie d'ouverture prévue aujourd'hui. Bien loin de la capitale angolaise. Sur deux registres différents. Le premier est d'ordre technique. Son terrain d'observation est en Europe, en Espagne plus précisément. Sur l'itinéraire qui sépare l'équipe de la capitale, le Real Madrid, et celle de la Catalogne, le FC Barcelone. La concurrence éternelle que se livrent les deux clubs ibériques pour le sacre de la Liga a été pimentée à la reprise du championnat par une CAN qui n'a pas pourtant commencé. Les pronostiqueurs de l'issue de la Liga doivent désormais inclure le déroulement de la CAN dans leurs calculs. C'est le message pré-compétition envoyé par la CAN 2010. Valable à l'échelle planétaire. Le virage de la Liga ne renvoie pas exclusivement à la double confrontation entre Madrilènes et Barcelonais. Il dépend plus que jamais de la connexion entre la Liga et la CAN. Le Mondial du continent africain a affaibli les deux clubs les plus prestigieux du monde privés de quelques-uns de leurs éléments partis pour l'Angola représenter leurs sélections nationales. Le FC Barcelone est en train de céder partiellement ses acquis de l'exercice écoulé. Deux matches durant la première semaine de janvier, deux ratages. Cela fait longtemps que le FC Barcelone n'a pas présenté des signes de faiblesse. L'équipe n'est plus intraitable. Sans l'Ivoirien Yaya Touré et le Malien Seydou Keita, le Barca n'inquiète plus ses adversaires. Le rival madrilène s'inquiète pour sa part de l'absence de son joueur malien Mahamadou Diarra pour au moins quinze jours. Défection de poids presque similaire pour deux équipes qui se motivent à travers une rivalité inépuisable. L'absence des Africains du Barca et du Real ramène justement l'enjeu du championnat espagnol à son champ le plus passionnant : l'imprévisibilité. Effet identique en Angleterre où le FC Chelsea risque d'être la première victime de la CAN. Il n'y a pas franchement un club qui possède des remplaçants pour Drogba et Essien. Chelsea peut compter sur la neige qui a mis au frigo le championnat anglais. Le second fait saillant de la CAN angolaise est d'ordre sécuritaire où se mêlent donnes politiques et défaillances organisationnelles. Avec le mitraillage du bus de la délégation togolaise à Cabinda, l'événement sportif africain le plus suivi de la planète est mal parti. Le coup est dur. Pas uniquement pour le Togo, cible du mitraillage, et l'Angola qui a la responsabilité d'assurer la sécurité à ses hôtes. C'est l'Afrique entière qui encaisse. A six mois de son premier Mondial. L'image est contrastée : l'Afrique évolue au-dessous du talent de ses footballeurs. Cabinda en est témoin. A. Y.