Le taux de chômage a reculé en 2009. L'enquête réalisée dernièrement par l'Office national des statistiques (ONS) a révélé que ce taux a baissé à 10,2% contre 11,3% en 2008. Bien que certaines parties jugent que ces chiffres sont loin de la réalité, certaines économistes ne cachent pas d'autres vérités. Le taux de chômage pourrait être beaucoup moins inférieur, confiait récemment un économiste. Mais, selon lui, pour différentes raisons, ce phénomène est associé parfois à la qualité du travail, ce qui rend les chiffres officiels en déphasage avec la réalité du terrain pour certains observateurs de la scène économique. D'autres pensent qu'il est très difficile de connaître exactement le nombre des chômeurs en Algérie en raison, notamment, de l'existence d'un secteur informel important (où l'activité échappe au contrôle des services de l'Etat) qui emploie des milliers de personnes. On avance aussi un autre facteur qui influe énormément sur le marché du travail, à savoir la mobilité qui demeure très timide dans notre pays, alors qu'ailleurs elle avoisine 80%. Ainsi, le phénomène du chômage est le reflet de toute une politique économique. En Algérie, cette dernière a été axée sur un investissement public colossal, ce qui peut justifier les résultats de l'ONS particulièrement pour ce qui concerne les secteurs qui emploient plus. Après le secteur tertiaire qui emploie plus de la moitié de la main-d'œuvre totale (56,1%), le BTP vient en seconde position avec 18,1%, ensuite l'agriculture avec 13,1%, détaille l'organisme. Il faut préciser à ce titre que des sommes conséquentes ont été injectées dans l'économie nationale ces dernières années. Ce qui ne peut que se répercuter sur tout le circuit. Dans la foulée, il faut rappeler aussi que la période 1999-2007 était caractérisée par la création de 4 000 000 emplois permanents et temporaires ainsi que par l'augmentation de la «population occupée» qui est passée de 6 millions en 1999 à plus de 9 millions, soit une augmentation moyenne annuelle de 5,6%. Sur ce plan, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Cependant, l'ONS, dans sa dernière enquête, attire l'attention sur un autre élément au demeurant inquiétant. Près de trois chômeurs sur quatre (73,4%) sont âgés de moins de 30 ans et 86,7% ne dépassent pas 35 ans, précise l'ONS. Plus explicite, l'organisme de statistiques qui s'est penché minutieusement sur cette catégorie a indiqué que la majorité des chômeurs dépassent les 24 mois pour trouver un emploi et acceptent de travailler dans n'importe quel secteur d'activité. Ainsi, sur les 1 072 000 chômeurs, 531 000 ont trouvé un emploi après 24 mois et plus de recherche et 267 000 dans un laps de temps ne dépassant pas une année. La majorité des chômeurs, à savoir 76,7% des demandeurs d'emploi, ont accepté de travailler dans n'importe quel secteur d'activité et 74,3% un travail inférieur à leurs aptitudes professionnelles. 73,3% des chômeurs ont accepté, quant à eux, un emploi éloigné du domicile, 62,5% un emploi dans une autre wilaya, 60,3% un emploi mal rémunéré et 52,3% un emploi pénible ou insalubre. L'enquête a révélé, par ailleurs, que 415 000 chômeurs ont un niveau d'instruction moyen, 255 000 un niveau supérieur, 226 000 un niveau secondaire, 140 000 un niveau primaire et 57 000 sont sans instruction. Ces chiffres montrent que la tâche qui incombe aux pouvoirs publics est de réduire le taux de chômage chez les jeunes comme l'avait recommandé également le Fonds monétaire international (FMI) mais aussi de se pencher sur la qualité du travail étant donné que les emplois temporaires se taillent une part importante dans la totalité des emplois. S. B.