Les résultats de l'enquête sur « l'activité, emploi et chômage » réalisée en septembre dernier par l'Office national des statistiques (ONS) ont confirmé la tendance baissière du taux de chômage en Algérie. De 23,7% en 2003 et 17,7% en 2004, ce taux a été ramené au 3e trimestre de septembre 2005 à 15,3%. Ce chiffre encourageant cache d'autres réalités. Il s'agit, selon les conclusions de l'enquête de l'ONS, de l'augmentation de la tranche des chômeurs de moins de 30 ans (les jeunes) de la population en chômage, estimée à 1,5 million de personnes. En effet, le taux de chômeurs de moins de 30 ans a connu une hausse de deux points par rapport à 2004, en passant de 73% à 75% en 2005. Le nombre de femmes occupées a baissé également en raison, note le document, de « la diminution sensible des aides familials de sexe féminin ». Ces chiffres sont inquiétants, d'autant plus que la majorité de la population algérienne, estimée à 33 061 086 âmes, est composée de jeunes âgés entre 15 et 34 ans. Et même si le nombre de salariés permanents a augmenté de 200 000 postes entre 2004 et 2005, il est cependant à relever que la majorité des emplois créés sont non permanents (400 000 personnes). Embauchés en tant que contractuels, ces derniers risquent de se retrouver au chômage à la fin de leur contrat, si celui-ci n'est pas renouvelé. De surcroît, ces emplois créés à la faveur du programme de relance économique et les différentes formules destinées à la création des postes de travail initiées par le gouvernement risquent de disparaître en cas de baisse de l'activité économique. D'autant que la croissance connue par les secteurs de l'industrie et du BTP dans l'emploi (26% en 2004 et 28% en 2005) a contribué à la baisse du taux de chômage. Par ailleurs, il est nécessaire de relativiser la tendance à la baisse du taux de chômage dans la mesure où, pour le gouvernement, les personnes qui travaillent dans l'informel sont des salariés à part entière. Ce qui est loin d'être le cas.