Le taux de chômage est enfin fixé à 17,7% par l'Office national des statistiques (ONS). Ce taux, qui était de 23,7% en 2003, vient d'être confirmé à la baisse lors d'une enquête réalisée par l'ONS entre octobre et novembre 2004 avec comme période de référence la première semaine de septembre 2004 auprès de 13 013 ménages ordinaires répartis sur le territoire national. La population active est estimée, pour la même période, à près de 9,5 millions de personnes, soit un taux d'activité de 42,1% par rapport à la population globale. Ce taux, rappelle-t-on, était de 39,8% en septembre 2003. Par ailleurs, la population occupée se situe à près de 7,8 millions de personnes, ce qui représente un taux d'occupation de 24,4%, gagnant ainsi 3,2 points par rapport à la même période de l'année 2003 (21,2%). Sur les 7,8 millions de personnes occupées, le nombre de femmes qui travaillent a atteint, en 2004, près de 1,4 million, ce qui traduit une intégration de plus en plus rapide des femmes dans le monde du travail. Les nouveaux chiffres sur le chômage en Algérie viennent ainsi s'ajouter à ceux déjà fournis par les différentes sources officielles, où l'on s'accorde communément à signaler une baisse notable. Le ministre du Travail, Tayeb Louh, n'était pas loin du compte dans ses récentes prévisions en avançant un taux de chômage de 17% par rapport à la population active. Ce niveau de chômage inclut, faut-il le signaler, la catégorie des « personnes occupées » dans le secteur informel. Pour le ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Djamal Ould Abbas, le taux de chômage ne devrait pas dépasser 15% pour l'année en cours et devrait atteindre même 10% d'ici à 2009. Pour sa part, le ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou, a évalué le taux de chômage à 19% en expliquant que les chiffres concernant ce phénomène ne sont pas fiables, car ils ne prennent pas en considération le marché informel de l'emploi. « La population au chômage, estimée à 1,7 million de personnes, connaît une baisse continuelle. Elle était de quelque 2 millions de personnes en 2003 », révèlent les auteurs de l'enquête de l'ONS. Considéré en termes de répartition de taux de chômage par groupe d'âge, il ressort, selon les conclusions de l'enquête, que la part des chômeurs de moins de 30 ans a légèrement augmenté par rapport à 2003, en passant de 72% en 2003 à 73% en 2004. Le Conseil national économique et social (CNES), qui avait présenté lors de sa 25e session plénière un avant-projet sur « La femme et le marché du travail », a souligné que la baisse intervenue du taux de chômage qui est passée de 32,7% en 1996 à 23,7% en 2003 a touché plus les femmes que les hommes puisqu'en 2003, leurs taux se situent presque au même niveau, alors qu'ils étaient respectivement de 37,3% et de 32% en 1996. En termes d'emploi, les enquêteurs de l'ONS notent que l'industrie et le BTP sont les secteurs qui ont généré le plus grand nombre d'emplois. Le nombre d'effectifs dans ces secteurs s'est accru de 26% en 2004, contre 24% en 2003. « Le secteur privé y a largement contribué », note l'ONS. Le secteur de l'agriculture a, pour sa part, vu ses effectifs augmenter de quelque 200 000 employés. Outre toutes ces statistiques sur le niveau de l'emploi en Algérie, à la faveur des différents dispositifs mis en place par le gouvernement ainsi que celles de la croissance économique, il importe de souligner que ces chiffres restent fragiles devant la réalité quotidienne des Algériens. Comme il est intéressant par ailleurs de s'interroger sur le paramètre scientifique de la démarche du calcul du taux de chômage quand on inclut les employés du secteur informel. L'emploi informel est-il donc officiellement ou même scientifiquement admis dans la détermination du niveau du chômage ?