Propos recueillis à Luanda par Abdelghani Aïchoun LA TRIBUNE : C'est votre troisième CAN. Vous aviez déjà pris part à deux éditions, celles de 2002 et 2004. Quel est votre sentiment ? Yazid Mansouri : Effectivement, c'est ma troisième CAN. C'est un avantage pour moi. C'est un capital-expérience considérable, mais dans le fond, les CAN ne se ressemblent pas. Dans chaque édition, il y a des équipes différentes, un climat différent et des paramètres nouveaux. A chaque fois, le niveau est plus élevé que lors de la précédente édition. Les équipes sont de plus en plus fortes. Donc, on ne peut pas comparer. Déjà, face à une même sélection, les matches ne se ressemblent pas. De toute façon, on va essayer de faire mieux que lors de nos deux précédentes participations. On va mettre le paquet pour aller le plus loin possible lors de cette 27e édition. On est motivés et conscients des enjeux. J'espère qu'on réalisera un très bon parcours. Le climat trop chaud et humide de l'Angola ne risque-t-il pas de vous pénaliser ? Ces paramètres sont valables pour toutes les équipes. Il faut faire avec. De plus, c'est des éléments pris en considération lors de la préparation. Moi, personnellement, ça ne me dérange pas étant donné que je suis habitué. J'ai disputé pas mal de matches en Afrique. Mais il est vrai qu'il y a des joueurs nouveaux. De toute façon, il y a des consignes à appliquer. Il faut bien récupérer, bien manger, se réhydrater et se reposer. Le reste, c'est une manière de jouer. Comme je vous l'ai dit, cela a été pris en compte lors du stage. Donc, il n'y a pas de souci par rapport à ça. Ce qui s'est passé vendredi à Cabinda n'a-t-il pas affecté le moral du groupe ? Ce qui est arrivé est très grave. C'est toujours choquant quand des incidents de cette envergure surviennent. C'est grave d'en arriver là. Mais maintenant il faut s'y faire. On a de la peine pour les membres de la délégation du Togo, pour leurs familles. Nous, on se prépare normalement. Autre chose relève de la politique. Ce n'est pas notre rôle. Comment appréhendez-vous votre premier match face au Malawi ? On a visionnés plusieurs vidéos des matches les plus récents qu'a disputés le Malawi. On va s'entraîner en conséquence bien évidemment. Mais le plus important, c'est nous. C'est notre jeu, notre tactique sur le terrain au moment de la rencontre. Il y a eu une préparation pour cette CAN. A nous maintenant de montrer notre manière de jouer. Ce sera certainement un match difficile, parce que même le Malawi est venu en Angola pour gagner ces matches. En Coupe d'Afrique, il n'y a pas de matchs difficiles et d'autres faciles. Il faut les prendre avec la même sérénité et ne jamais tomber dans la facilité. Mais, comme je l'ai dit auparavant, on fera tout pour remporter ce premier match. Et comment voyez-vous les chances de l'Algérie dans cette CAN ? Il faut, en premier lieu, essayer de sortir du groupe dans les deux premières places ; après, il faut gérer la compétition match par match. Se qualifier aux quarts de finale serait déjà une bonne chose. Une étape importante serait franchie. Une CAN est toujours difficile. Il ne faut pas brûler les étapes. Comme vous le savez, maintenant qu'on s'est qualifiés au Mondial sud-africain, on a un statut qui est différent. Les équipes qui vont jouer contre nous vont être très motivées. On est sous les projecteurs, donc tous ceux qu'on va affronter vont se préparer avec l'idée de faire tomber un mondialiste. C'est ce qui rend notre mission encore plus difficile et plus intéressante en même temps. De toute façon, nous sommes là, et nous ferons tout pour nous imposer.