Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a affirmé, hier, que la mise en œuvre à compter de janvier 2010, du Nouveau système comptable dépasse le cadre d'une simple actualisation du Plan comptable national. Il a expliqué, dans une interview accordée à l'APS, que ce système s'élargit au «développement d'un véritable système comptable financier qui traite de l'information économique et financière dans sa globalité et selon des critères qualitatifs qui devront aider les utilisateurs intéressés et les partenaires économiques dans leurs prises de décision». Le Nouveau système comptable et financier, selon les clarifications du ministre, accorde «la primauté de l'économique sur le juridique, et sera appliqué à l'ensemble des secteurs économiques afin de permettre aux entreprises de l'utiliser et de pouvoir mesurer leur performance au niveau national et international». «En Algérie, il s'agit d'un nouveau système fortement inspiré des normes internationales, et nous avons décidé de l'appliquer à l'ensemble des secteurs économiques afin de permettre à nos entreprises de l'utiliser et de pouvoir mesurer leur performance aux niveaux national et international», a expliqué le ministre. Il fera remarquer dans la foulée que «les pays qui l'ont appliqué pour des catégories de sociétés [les plus importantes] l'ont généralisé du fait des apports en matière d'information économique et financière et du poids de la mondialisation». Sur le même plan, Djoudi notera aussi que «certains secteurs ont des spécificités que nous avons prises en charge dans le schéma global et qui font l'objet de suivi et d'une attention particulière, notamment pour les secteurs bancaires et d'assurance». Le ministre a évoqué, par ailleurs, une enquête lancée par l'ONS qui a fait ressortir que 87% des entités questionnées considèrent que les états financiers auront une meilleurs lisibilité, 74% considèrent que l'information financière et comptable sera plus pertinente et, enfin, 89% estiment que l'information comptable sera plus adaptée aux normes internationales et, par conséquent, prêtera mieux à la comparabilité internationale. Interrogé sur l'apport du nouveau système pour le développement de la Bourse d'Alger, le ministre a affirmé que l'application du Nouveau système comptable et financier permettra aux entreprises d'affiner leurs états financiers, de les présenter selon les normes généralement admises, ce qui facilitera la constitution de leur dossier d'entrée en Bourse, la cotation de leurs valeurs financières et encouragera, donc, l'émergence d'un marché boursier. «Aussi, a-t-il ajouté, l'application du Nouveau système comptable financier par les sociétés émettrices renforcera la transparence au marché boursier, et ce, à travers une grille de lecture d'informations financières lors de l'introduction en Bourse et permettra de mieux cerner la relation entre les performances des sociétés et la valeur du titre correspondant au marché secondaire.» En outre, Djoudi a estimé que pour «les investisseurs potentiels sur le marché boursier, ce Nouveau système comptable et financier constituera un instrument d'évaluation et d'appréciation de la situation économique et financière des entreprises et de leurs performances et leur permettra une meilleure lisibilité pour la prise de décision». Au sujet du lien qui existe entre ce système et la compatibilité, le premier responsable du département des finances dira que «comme la détermination de l'assiette fiscale nécessite des ajustements du résultat comptable, il va de soi que les modifications introduites par le Nouveau système comptable et financier tant au niveau des concepts, de l'évaluation que de la comptabilisation, auront un impact fiscal». Explication : le Nouveau système comptable financier fixe de nouvelles règles et méthodes d'évaluation, notamment en ce qui concerne les amortissements et les provisions, qui influent sur le résultat mais qui ne convergent pas nécessairement avec les règles fiscales en vigueur. Enfin, Djoudi a tenu à signaler que «ce n'est qu'au titre de l'exercice 2010, dont le bilan sera déposé en 2011, que les incidences de l'application du NSCF vont apparaître et permettre à l'administration fiscale d'avoir une base de données sur les options prises par les entités [amortissements, provisions]». S. B.