Le directeur général de l'administration pénitentiaire, M. Mokhtar Fellioun, s'est dit, hier lors de la réunion d'évaluation du comité interministériel de coordination des activités pour la rééducation et la réinsertion des détenus, «satisfait des réalisations de l'année écoulée. En sept mois, nous avons pu mettre en œuvre dix des treize recommandations inscrites dans le programme du comité pour l'année 2009». Ces résultats encourageants sont la conséquence de la bonne coordination qui règne entre les différents ministères, explique encore M. Fellioun qui ne manque pas de mettre en avant les répercussions positives sur le quotidien des détenus et leur réinsertion. C'est grâce à ce programme que le taux de récidivistes a nettement baissé, selon M. Fellioun qui le situe actuellement à 41% : «Tous ceux qui ont quitté les prisons avec un diplôme ou une formation n'y sont pas retournés.» Le directeur de l'administration pénitentiaire a également annoncé que la peine alternative, dernièrement introduite dans le code pénale, est actuellement appliquée sur tout le territoire national mais «nous voulons inciter tous les secteurs à coopérer avec le juge d'application des peines afin de mieux généraliser l'application de la peine alternative. Actuellement, les condamnés à ce genre de peine sont orientés vers les services administratifs et on espère que cela va s'élargir au secteur économique». Pour revenir sur l'évaluation de l'activité de l'administration pénitentiaire durant l'année 2009, il est ainsi précisé que, sur le plan de la couverture médicale, une nette amélioration a été enregistrée, de même que sur le plan de la formation professionnelle et de l'enseignement à distance. Sur ce sujet précisément, il est appris que plus de 16 400 détenus bénéficient d'une formation professionnelle dans 84 spécialités différentes, 780 sont inscrits à l'université, 1 800 sont candidats au baccalauréat 2010 et près de 4 000 à l'examen de l'enseignement fondamental. De manière générale, il est précisé que 50% des détenus algériens ont bénéficié d'une formation en 2009. Des conventions avec différents ministères ont été signées l'année dernière notamment avec le ministère des Affaires religieuses, celui de la Solidarité et le ministère des Petites et Moyennes Entreprises. Concernant la convention signée avec le ministère des Affaires religieuses, cette dernière a permis une animation tout au long du mois de Ramadhan dernier où des causeries religieuses ont eu lieu afin d'aider les détenus à prendre conscience de leur situation et les pousser à prendre un nouveau départ dans la vie. Deux conventions ont été signées avec le ministère de la Solidarité facilitant la réinsertion des détenus. La première consiste en un partenariat entre l'Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM) et la direction générale de l'administration pénitentiaire. Elle permet de former les formateurs dans des activités manuelles et artisanales, notamment la sculpture sur aluminium, pour prendre en charge les inadaptés physiques et assurer l'insertion sociale des détenus. L'ANGEM a également accordé en 2009 des microcrédits à 115 détenus, dont 29 femmes. Ces derniers ont pu bénéficier ainsi de 26 prêts bancaires et de 89 prêts non remboursables (PNR). La deuxième convention a été signée avec l'Agence de développement social (ADS) et a permis la réinsertion de 2 234 détenus dont 1 012 bénéficient de l'indemnité d'activité d'intérêt général (IAIG), 70 de l'allocation forfaitaire sociale (AFS), 100 de l'emploi saisonnier d'intérêt local (ESIL), 56 du programme d'intégration des diplômés (PID), 762 du programme Blanche Algérie et, enfin, 234 détenus ont bénéficié du programme Tup-Himo (programme de travaux d'utilité publique à haute intensité de main-d'œuvre). Pour l'année 2010, l'administration pénitentiaire va poursuivre son programme de réforme en mettant l'accent sur la formation de son corps médical et paramédical et sur l'enseignement où les détenus vont avoir pour cette année des professeurs qui seront détachés du ministère de l'Education nationale. H. Y.