Photo : Lylia M. Plus de 80% de la population carcérale est scolarisée ou inscrite dans les 84 spécialités dispensées dans les établissements pénitentiaires. C'est la méthode la plus indiquée pour lutter efficacement contre la récidive. L'encouragement des détenus à s'engager résolument dans le cursus d'enseignement ou d'apprentissage, s'est soldé par un résultat fort appréciable, influant positivement sur les détenus, notamment pour leur insertion sociale. En plus des 18.644 détenus inscrits en formation professionnelle, les établissements pénitentiaires comptent actuellement 1797 candidats au Bac session juin 2010, 3906 au BEM, 780 universitaires, 6042 inscrits dans les classes de lutte contre l'analphabétisme et 16.915 détenus suivant des cours par correspondance. Ces chiffres ont été annoncés hier par le directeur général de l'administration pénitentiaire et de réinsertion, M. Mokhtar Fellioune à l'ouverture des travaux de la deuxième session la commission interministérielle chargée de la coordination des activités de rééducation. La première a eu lieu en mai dernier, laquelle s'est soldée par 13 recommandations portant essentiellement sur la formation en milieu carcéral des praticiens de la santé (psychologue, chirurgien dentiste et autres intervenants dans le domaine…), et le renforcement de tous les programmes de formation au profit des détenus désirant poursuivre leurs études. L'expérience menée en la matière a réellement réduit le taux de récidive. Il se limite actuellement à 41%, alors qu'avant la mise en œuvre des mesures de réforme dans le secteur, le taux était beaucoup plus élevée. Et comme prévu par le département de M. Fellioune et celui de l'Education nationale, l'année 2010 verra le renforcement de l'encadrement pédagogique en milieu carcéral. M. Fellioune explique cette mesure par l'augmentation des effectifs par classe. 4000 nouveaux inscrits se sont greffés aux effectifs de 2008. Le nombre d'apprentis dans la formation professionnelle a pour sa part augmenté de 3500 nouveaux inscrits. L'heure est au renforcement des mesures prises concernant l'encouragement du travail d'intérêt général. Selon M. Fellioune, il est important d'optimiser l'utilisation de la main-d'œuvre «carcérale» dans le reboisement. Les détenus ont participé au reboisement de 105 hectares. «C'est un secteur très stratégique. Nous sommes en mesure d'employer un nombre important de détenus. L'année prochaine, nous occuperons l'ensemble des wilayas, les Hauts Plateaux en premier lieu, pour la revitalisation du barrage vert. Tous les tribunaux commencent à prononcer des jugements «de travail d'intérêt général» au profit de jeunes délinquants, n'ayant pas commis de graves délits. «Son application sur le terrain se fera graduellement. Aujourd'hui, nous voulons inciter les secteurs concernés à mieux contribuer et coopérer dans l'application des peines pour que le juge puisse avoir plus de possibilités de demandes d'emploi à même d'orienter les personnes condamnées vers l'emploi qui l'arrange le mieux». Selon M. Fellioune, l'orientation se fait vers les services administratifs. « Nous voulons que l'orientation soit élargie aux services économiques et même associatifs », a-t-il souligné. Quant à l'unité d'appui, initiée par cette administration en collaboration avec la commission européenne, M. Fellioune a déclaré qu'elle est installée et qu'un nombre important d'experts a été choisi.