Le concert de jazz du trio Alf, hier à la salle Cosmos de Riadh El Feth, a ouvert le programme d'activités de la semaine du Centre culturel français d'Alger (CCF). Au menu de cette soirée, il y avait du groove instrumental funky, aux sonorités électro-jazz ou aux accents rock. Le public présent s'est délecté des prouesses acoustiques des talentueux Marc Abel à la guitare, Stéphane Le Roy à la basse, fret et fretless et Frank Farrugia à la batterie et samples. Le genre musical du trio, en scène pour la première fois en Algérie, est empreint d'influences jazz, pop et reggae, le tout lié par des improvisations, qui leur donnent un son unique. Se connaissant depuis l'adolescence, les musiciens, ont évolué et acquis une certaine expérience dans différentes formations avant de décider de se réunir pour former le trio qui offrira aux inconditionnels du jazz électro des cocktails savoureux résonnant de tonalités chaudes réconfortantes. Aujourd'hui, après la scène musicale, place au cinéma avec la projection du long métrage la Méthode, en deux séances, à 15h et à 18h30, au CCF d'Alger. Réalisée par Marcelo Pineyro en 2006, le film met en scène les comportements et attitudes qu'on peut adopter pour arracher un emploi. Il tente de répondre à la question : Jusqu'où iriez-vous pour décrocher un poste ? A travers les personnages incarnés par Eduardo Noriega, Najwa Nimri, Eduard Fernández et Pablo Echarri, les cinéphiles sont conviés à suivre le parcours de sept candidats se présentant pour une série de tests psychologiques dans une multinationale qui veut embaucher un nouveau cadre. Après s'être présentés les uns aux autres avec méfiance, tous commencent à se demander s'ils ne sont pas observés par des caméras et si l'on n'a pas infiltré parmi eux un psychologue qui serait en train de les examiner, de les éliminer. La Méthode est un film qui demeure toujours d'actualité et qui prend une nouvelle dimension dans le contexte de la crise économique actuelle. Suite à la distraction, place à la réflexion avec la conférence intitulée «Paul Ricœur : la construction de soi : enjeux éthiques et culturels» qui sera organisée demain à 17h au CCF d'Alger. La conférence sera présentée par Monique Castillo, professeur à Paris Est et docteur d'Etat en sciences politiques, et Jean-François Poirier, philosophe et traducteur. Il est à souligner que Mme Castillo a suivi les cours de Paul Ricœur durant ses études et a rédigé sa thèse de 3ème cycle (De l'unité de l'ordre à l'unité de la loi) sous sa direction. Selon les spécialistes, Paul Ricœur est considéré comme l'un des philosophes français les plus importants du vingtième siècle, par l'ampleur de sa pensée et l'impact international de son œuvre. Il a développé sa propre vision de la phénoménologie et de l'herméneutique, en dialogue constant avec les sciences humaines et sociales. Ses biographes soulignent que M. Ricœur s'intéressa très tôt à l'histoire dans une perspective philosophique sans jamais pratiquer cependant la philosophie de l'histoire. Dans Histoire et vérité en 1955, il tente de définir la nature du concept de vérité en histoire et de différencier l'objectivité en histoire en la distinguant de l'objectivité dans les sciences exactes. Bien des années plus tard, il se consacrera à des questions culturelles et historiques dans une approche phénoménologique et herméneutique. Il a nourri la discussion portant sur la mémoire et la mémoire culturelle dans la Mémoire, l'Histoire, l'Oubli publié en 2000. S. A.