La réaction et les déclarations des membres de l'équipe nationale, sélectionneur et joueurs, après la déroute contre le Malawi, proposent de l'optimisme dans le sens où la guerre est loin d'être perdue sur le registre de la statistique. Il reste encore deux tests à subir contre le Mali et l'Angola. Deux sorties qu'il faut gagner pour prétendre à une qualification en quarts de finale de la compétition. D'un point de vue purement technique, ce pari est difficile à réussir. Il ne relève cependant pas de l'impossible. Et le onze algérien a prouvé à plusieurs reprises qu'il a de la qualité pour battre les sélections les plus huppées du monde. Les Verts sont ainsi attendus dans le périmètre de la réaction. Un sursaut s'impose pour ne pas fermer le cycle de performances enclenché depuis 2009. Pour mettre en œuvre un tel sursaut, des choses, beaucoup de choses même, devaient changer. La prestation des coéquipiers de Ghezzal, lundi dernier à Luanda est un indice du malaise qui couve la vie de la sélection dans une période cruciale. Afin d'aplanir la situation au sein du groupe et d'amorcer une nouvelle étape, le président de la Fédération algérienne de football, M. Mohamed Raouraoua, a tenu une réunion de crise avec toute la délégation. Le patron de la FAF aurait demandé des explications des acteurs concernés, à savoir le sélectionneur national et les joueurs. Ne voulant plus décevoir les millions d'Algériens, les joueurs ont promis une réaction positive dès le second match prévu demain. Une réaction somme toute naturelle de la part d'un groupe composé essentiellement de professionnels. Que peut-on réellement attendre des Verts ? C'est la question du jour. La réponse est toute simple : une victoire contre le Mali pour se relancer dans la bataille. Les moins exigeants se réjouiront, pour leur part, d'un match nul contre un onze malien qui a pu remonter un retard de 4 buts contre l'équipe du pays organisateur en l'espace d'un quart d'heure. Il serait néanmoins inopportun de s'attarder sur la valeur du onze malien si les Verts produiraient une partie identique à celle fournie contre le Malawi. D'où cette lourde pression qui pèse plus que jamais sur les épaules de la sélection algérienne appelée à retrouver son rang de favori du groupe. Il est vrai que la valeur d'une sélection, notamment dans une phase finale de la CAN, se mesure à sa capacité de surmonter les couacs et de rattraper son retard. Il faudrait cependant en avoir les armes nécessaires pour lutter jusqu'au bout. Les Verts sont visiblement dans cette posture du combattant qui a curieusement égaré ses propres armes au moment de vérité. Le onze algérien est ainsi dans l'urgence de retrouver ses marques et ses atouts avant qu'il ne soit trop tard dans une compétition plus que jamais d'un niveau très élevé. La méconnaissable prestation de la sélection algérienne contre le Malawi ne justifie pas une forte dose d'optimisme. Ce n'est pas faute de talent. La double qualification à la Coupe d'Afrique des nations et au Mondial 2010 est l'œuvre de cette formation qui a effacé de solides sélections. Force est de constater en revanche que le onze national ne présente plus le niveau de jeu qu'il avait durant les éliminatoires, notamment au cours de la phase aller. L'attente du côté algérien consiste justement à retrouver ce niveau de jeu, cette solidarité du groupe après avoir subi un choc terrible face un Malawi tout aussi puissant qu'impressionnant. En plus des maladresses et de l'indiscipline ayant entaché la préparation hexagonale des Verts -les dégâts collatéraux ont été constatés à Luanda-, il faudrait dire que les sélectionnés se croyaient les meilleurs de la planète foot. Le capitaine des Verts, Yazid Mansouri, reconnaît, à la fin de la partie contre le Malawi, que «l'équipe a eu une prise de tête. A présent, on remet les pieds sur terre». Le retour sur terre s'est fait, hélas, dans la douleur. Cette douleur ne sera effacée qu'avec la réappropriation de l'esprit ayant fait la force de l'équipe auparavant. A. Y.