A l'ère de la lutte contre les effets de la pollution industrielle sur l'environnement, la consommation des carburants polluants reste importante en Algérie. Le défi à relever pour les prochaines années est la réduction de cette consommation, donc du parc roulant au gasoil. Car, pour rappel, seulement 160 000 automobiles roulent au GPL/C, soit 7% seulement. Aussi, en 2008, le GPL/C a représenté un taux de substitution aux essences de 14,3% en 2008. Cela pour montrer qu'il reste beaucoup à faire pour changer les habitudes des consommateurs de carburant. Il y a lieu aujourd'hui de jouer sur l'innovation pour faire oublier l'échec du programme initié dans les années 1980 pour remplacer les carburants classiques par le GPL/C. Cette politique n'aura finalement pas eu l'impact escompté. Le gouvernement l'aura compris en tentant aujourd'hui de rectifier le tir en facilitant, entre autres, l'accès à ce carburant. Si l'augmentation du prix du gasoil n'est pas à l'ordre du jour (même si la proposition a été faite par l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH)), d'autres méthodes visant à booster l'utilisation du GPL sont appliquées par le gouvernement. L'essentiel est d'arriver à freiner la consommation du gasoil dont la forte demande a poussé les pouvoirs publics à recourir à des importations. L'Algérie a, en effet, été contrainte de procéder à des importations de produits pétroliers. Ces importations n'ont cessé d'augmenter. Rien que pour les neuf premiers mois de l'année 2009, elles ont atteint 567 000 tonnes pour un montant total de 267 millions de dollars. Pour toute l'année, la facture d'importation du gasoil s'est élevée à 300 millions. La mise en place d'un cadre réglementaire pour rationaliser cette consommation s'est imposée. La mission a été confiée à un comité intersectoriel mis en place en 2009. Ce comité regroupe à titre indicatif les secteurs chargés respectivement des transports, de l'environnement, de l'industrie, du commerce et de l'énergie. Globalement, le programme des pouvoirs publics prévoit de doter 170 000 nouveaux véhicules au GPL/C, plus connu sous le nom de Sirghaz, à l'horizon 2014. Naftal, qui dispose de 27 centres de conversion en raison de sa position d'opérateur historique dominant, contribue largement à la concrétisation de ce programme en appliquant des mesures incitatives pour l'utilisation des kits GPL. Comme l'a souligné son P-dg lors d'un séminaire organisé sur ce thème, «c'est à travers Naftal que le GPL/C a été introduit en Algérie. Naftal a été l'une des premières dans le monde à avoir investi ce créneau dès le début des années 1980». Mais force est de constater aujourd'hui que les résultats sont maigres, d'où la réorientation de la politique de Naftal en cette matière. Dans ce contexte, Naftal a signé récemment des conventions avec des entreprises de conversion et des concessionnaires automobiles. Son objectif est d'atteindre 500 000 tonnes/an à moyen terme, contre 340 000 tonnes enregistrées en 2008 pour 1,8 million de tonnes d'essence consommées durant cet exercice. De son côté, l'Agence pour la promotion et de la rationalisation de l'utilisation de l'énergie a signé, en 2009, un accord avec la Banque de développement local (BDL) pour le financement des opérations de conversion du carburant. S. I.