Photo : S. Zoheïr Par Nabila Belbachir L'état d'avancement du mégaprojet de l'autoroute Est-Ouest est «excellent», selon le premier responsable du secteur, pour le lot centre et ouest et «appréciable» pour le lot est. «Les travaux sont réalisés conformément aux plannings arrêtés», affirmait à chaque occasion, M. Ghoul. A la fin de l'année précédente, le taux d'avancement global de ce projet du siècle frôle les 93%, ce qui permet aux spécialistes du secteur de dire que le rythme du programme établi pour son parachèvement est «appréciable». Le taux d'avancement global des travaux des tunnels et viaducs de l'autoroute Est-Ouest est pour le premier de 94%, alors que pour les tunnels il est de 75,8%. «Le projet, dans son intégrité, avance à une bonne cadence», apprend-on auprès du ministère des Travaux publics, ce qui est de bon augure, selon le département de Ghoul, car la réception du projet sera effectuée dans les délais fixés, à savoir le premier trimestre de l'année en cours. En réalisant cette infrastructure, l'Algérie bénéficie d'un nouveau vecteur de développement économique ; des réseaux routiers qui aideront et permettront de développer les zones intérieures et de générer d'importants pôles économiques aux alentours. Qualifiée de plus grand chantier de l'histoire du pays de par sa taille et son importance, l'autoroute Est-Ouest engendrera pour le pays des retombées économiques considérables, selon les estimations du cabinet conseil Oxford Business Group. Une fois achevée, elle répondra à la demande de trafic et aux besoins en matière de transport. Elle traversera 24 wilayas et en desservira 32 autres avec des voies d'accès qui permettront une facilitation dans l'échange économique, dans un pays où 85% des échanges commerciaux s'effectuent par voie terrestre, ce qui rend cette infrastructure indispensable. Actuellement, on peut dire que le chiffre a évolué avec la livraison de plusieurs tronçons. Sa réalisation constitue le meilleur moyen pour le transfert du savoir-faire et de la technologie et un élément catalyseur pour le développement effectif des ressources humaines dans le secteur et ce, avec la formation des ingénieurs dans les différentes spécialités : voies et ouvrages d'art, structure, génie civil, géotechnique et également de d'une main-d'œuvre qualifiée. Ce projet augmentera également le gain de temps pour les usagers. L'on citera, à titre illustratif, les trajets Alger-Oran et Alger-Constantine seront effectués en quatre heures au lieu de sept précédemment. Historique, l'autoroute Est-Ouest a contribué à la création de près de 100 000 emplois, dont la part algérienne dans ce chantier prend plus de 71% de la main-d'œuvre totale. Par ailleurs, le projet de l'autoroute Est-Ouest s'inscrit dans le grand projet de la transmaghrébine pour les pays de l'UMA, cela aidera l'activité extérieure de l'Algérie avec ses voisins avec la place géographique stratégique qu'elle occupe. Ce mode de transport va alléger la surcharge du transport maritime qui domine les échanges entre ces pays. Un projet rentable selon la banque avec un taux interne de 20%. Pour une durée de 40 mois, la réalisation de l'autoroute qui reliera Tlemcen à El Tarf sur une distance de 1 216 km, avec une desserte des principaux pôles qui rallieront directement 24 wilayas. En outre, les autres pôles de développement situés sur la côte et dans la zone des hauts plateaux, seront desservis par les raccordements de l'autoroute Est-Ouest au réseau principal, notamment par les pénétrantes nord-sud. Pour rappel, ce chantier a été confié à deux groupements d'entreprises, l'un chinois, l'autre japonais. C'est le consortium japonais Cojaal qui a remporté le lot est, qui s'étend sur 399 km, de Bordj Bou-Arréridj à la frontière tunisienne. De son côté, le chinois CITIC-CRCC s'est assuré le lot centre de 169 km, de Bordj Bou Arréridj à Chlef et le lot ouest d'une longueur de 356 km allant de Chlef à la frontière marocaine. Sur un autre volet, il est question de soulever les impacts négatifs de l'autoroute Est-Ouest, notamment en ce qui concerne le problème d'expropriation qui est devenu l'un des grands empêchements et la cause directe des retards de réalisation de ce projet. Soulignons que cette autoroute a nécessité entre 2005 et 2009 l'utilisation de 70,5 millions de tonnes (MT) de granulats, 28,25 MT de sable et 8 MT de bitume et 2,5 MT de ciment.