La rencontre comptant pour les quarts de finale de la CAN 2010 entre Algériens et Ivoiriens a toujours été un match hors série, c'est-à-dire un match plein où l'on trouve tous les ingrédients : qualité de jeu, passion, enjeu et charme. Ce soir, l'ensemble algérien devra confirmer sa bonne santé des dernières prestations et son statut de menace sérieuse à son adversaire du jour, les Eléphants de Côte d'Ivoire. Cette empoignade entre deux grandes nations africaines du football fera sans doute le bonheur des spectateurs. Avant d'en découdre sur le terrain, chacun des deux entraîneurs a eu le temps de mettre de l'ordre dans sa troupe avant le coup d'envoi. Rabah Saadane, l'entraîneur de la sélection algérienne, très préoccupé par le manque de réussite de ses attaquants, notamment au niveau de la concrétisation, a mené la préparation de sa troupe en donnant à chaque compartiment l'intérêt nécessaire. Pour l'ultime rempart, il y aura sans doute Mohamed Lamine Zemmamouche, le portier des grandes occasions, lequel aura à gérer cette zone avec ses camarades Belhadj, Laïfaoui, Matmour, Bouguerra, Halliche ou, probablement, le dynamique Antar Yahia, totalement rétabli de sa blessure. Il sera d'un apport important sur l'un des axes selon les circonstances du jeu. Le relais sera sûrement assuré par Hassen Yebda, capable d'assurer une liaison sans faute avec, toutefois, la mission d'un destructeur, ce qui va faire de ce joueur un homme à tout faire et qui aura à ses côtés Karim Ziani, toujours au point et qui se chargera, entre autres, de guetter les amorces de Ghezzal ou de Matmour, notamment au niveau des espaces où le milieu ivoirien fera tout pour limiter cet avantage aux deux joueurs algériens, capables de prendre le dessus à tout moment. Pour le bloc offensif, le boss de la sélection algérienne reste confronté à un choix qui s'avère difficile mais le technicien n'y va pas par quatre chemins en jaugeant le degré d'efficacité de chaque joueur et sa forme, deux facteurs essentiels pour le choix de son bloc d'attaque qui n'a plus le droit de rater son coup. Car le match, c'est autre chose et dans le camp algérien on ne veut plus compter les occasions ratées, mais chercher à matérialiser au maximum les actions devant les buts adverses où Hameur Bouazza trouvera sa place parmi les rentrants. Le finish sera assuré par Ghezzal qui doit faire preuve de plus de concentration à l'approche des seize mètres et former un couple positif avec son collègue Matmour qui constitue un danger constant. Voilà donc le schéma d'un bloc algérien dans ses trois compartiments. Mais, sans le mental, rien ne peut se concrétiser ou même avoir une évolution de jeu de bonne facture. Le match de ce soir ne sera sans doute pas une balade de santé pour l'équipe d'Algérie. Et c'est tant mieux, dans la mesure où, étant conscients de ce qui les attend, les joueurs seront dans l'obligation de se surpasser à tous les niveaux. Le passé récent est là pour nous rappeler que l'équipe algérienne ne joue sur sa vraie valeur que quand elle sait qu'elle ne peut se prévaloir de la moindre suffisance ou s'estimer à l'abri. Face au Mali, à Luanda, elle a sorti un grand match et aurait pu inonder la cage adverse avec en prime la qualification en poche. Elle a, ce jour-là, fait valoir ses arguments face à un adversaire que les observateurs non avertis donnaient comme favori. Contre l'Angola, c'est l'inverse qui se produisit avec un match nul et, n'eût été la maladresse des joueurs algériens, l'issue des débats aurait pu être tout autre. L'équipe nationale algérienne s'est bien ressaisie et s'est imposée d'entrée de jeu. Alors, face au Malawi, elle a éprouvé toutes les peines du monde à revenir dans le match. Dans les esprits, il était gagné d'avance, d'autant qu'avant le départ à Luanda on avait vu de très haut cette équipe malawite! Y. B.