Hypothèse n Plusieurs spécialistes ont dit que si l'Algérie battait la Côte d'Ivoire, la meilleure équipe africaine du moment et parmi les vingt meilleures au monde, elle aurait de fortes chances d'aller décrocher ce second titre continental. Ce sera dans ce cas, le premier hors de ses terres puisque le seul qu'elle a pu glaner a eu lieu à Alger en 1990. Dans une confrontation épique et digne de deux Mondialistes, l'Algérie a été au bout de ses convictions, au terme des prolongations, emmenée par une bande de joueurs qui croyaient en leurs chances, mais surtout en leurs capacités de bousculer les plus grands. Evidemment, il y a encore du chemin pour atteindre le Graal, d'autant que le détenteur du titre, l'Egypte, n'est pas près de lâcher le morceau en si bon chemin, même si le Cameroun, finaliste malheureux en 2008 face à ce même adversaire, n'a pas encore dit son dernier mot. Mais à entendre les joueurs Algériens parler entre eux, leur retour à la maison n'est prévu qu'après le 31 janvier, soit au lendemain de la finale de la 27e édition de la CAN qu'accueille l'Angola dont la sélection a déjà quitté la scène, battue par de surprenants Ghanéens (0 à 1). Le pays hôte n'étant plus dans les parages, la voie s'ouvre et le trophée continental nous appelle cette fois. Il fait même du pied à une équipe algérienne qui en a subjugué plus d'un par sa force mentale, la qualité de ses joueurs et le niveau de son collectif dont la marge de progression est toujours grande. Hier, Fabio Capello, le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre aurait certainement sourcillé sous ses lunettes et gribouillé plusieurs notes supplémentaires sur son calepin au sujet de cette équipe qu'il affrontera lors du prochain rendez-vous en Afrique du Sud. Il est même persuadé, sur ce qu'il a vu hier à Cabinda, que ce ne sera pas de la tarte pour sa sélection, classée 9e au rang mondial, après ce qu'ont subi les Ivoiriens 19e car les Algériens avancent à pas de géants. Pour Rabah Saâdane, le sélectionneur national, il n'y a pas lieu de s'enflammer. Il faut jouer la CAN match par match, car chaque rencontre a sa vérité et sa réalité, comme ce fut le cas hier. Une partie qui n'a rien à voir avec le cinglant (0 à 3) contre le Malawi, qui a provoqué le déclic et la réaction des Verts qui se sont repris lors de leur second match face au Mali (1 à 0) puis géré la sortie face à l'Angola (0 à 0). D'ici à jeudi, la seule préoccupation du staff technique, mais aussi médical, c'est de retaper les joueurs et de leur permettre de récupérer de leurs efforts fournis durant les 120 minutes de la rencontre face à la Côte d'Ivoire. Et là aussi, il y a un mot à dire sur la préparation de l'équipe au Castelet, que certains ont décrié, mais dont les retombées positives ont été perçues hier où les coéquipiers de Bouazza ont montré qu'ils avaient encore du jus en fin de partie et dans des conditions d'humidité extrêmes. Les choix du Cheikh se sont, jusqu'ici, révélés judicieux, surtout que son équipe est en train de monter en puissance et parvient à hisser son niveau de jeu à celui de son adversaire. Passés le quart d'heure de jeu et le but encaissé d'entrée, les Algériens ont repris les rênes du match en posant le ballon et en développant des phases qui en disent long sur leurs capacités. Si l'on compte le nombre d'occasions ratées en seconde période et même dans les prolongations, les Verts auraient pu corser la note des Ivoiriens qui ne s'attendaient vraiment pas à un tel niveau de réplique. Dans trois jours, la bande à Saâdane sera de nouveau au rendez-vous de l'histoire avec une demi-finale encore plus palpitante face soit à l'Egypte, soit au Cameroun où il faudra encore confirmer et se surpasser pour aller chercher ce titre que leurs aînés des années 80 et 90 n'ont pu remporter hors de leurs frontières, malgré leur immense talent. Karim Ziani et ses coéquipiers l'ont promis : ils sont partis en Angola pour gagner la Coupe d'Afrique, et nous sommes persuadés qu'ils sont capables de le faire. Alors rendez-vous dans une semaine.