«Pourquoi voulez-vous que Drogba ne nous connaisse pas ?» Lundi dernier face à l'Angola, Mourad Meghni a joué son premier match de Coupe d'Afrique. Une entrée en matière timide au moment où les deux équipes refusaient de prendre des risques, mais qui lui a permis néanmoins de se mettre en jambes, en prévision des quarts de finale face aux Ivoiriens. Au-delà du résultat de cette rencontre, Meghni prévoit un match spectaculaire entre deux équipes qui aiment le jeu. * Avant-hier, on vous a vu mettre des glaçons sur votre genou à la fin de l'entraînement. Ça vous fait encore mal ? Oui, mais ce n'est pas grave. C'est juste quelques douleurs légères que je ressens à la fin de l'entraînement, mais ça va, j'arrive quand même à bien m'entraîner. * Mais aujourd'hui (entretien réalisé hier jeudi, ndlr), vous ne vous êtes même pas entraîné et vous avez toujours des glaçons sur le genou… Hier, j'avais un peu forcé et j'ai ressenti quelques douleurs, mais ce n'est pas inquiétant. Je voulais juste me ménager pour la séance d'aujourd'hui, c'est tout. * Vous avez joué quelques minutes face à l'Angola. Comment vous êtes-vous senti ? Malheureusement, à mon entrée sur le terrain, le match s'était arrêté un peu car les deux équipes connaissaient déjà le résultat de la rencontre Mali-Malawi et ont décidé de ne pas prendre de risques. Je ne peux pas juger mon rendement, mais ces quelques minutes dans les jambes vont me faire beaucoup de bien en prévision de la suite de la compétition. * Etes-vous capable de jouer un match complet ? Si ça ne tenait qu'à moi, oui mais la décision revient au staff médical et au coach. Si on me demande de commencer le match pour ensuite céder ma place, je le ferai et si on me demande de rester sur le banc et faire mon entrée en cours de match, je le ferai aussi. * On sent que l'ambiance a changé au sein de l'équipe nationale. C'est la qualification aux quarts qui l'a transformée ? A partir de l'extérieur, l'ambiance semble avoir changé, mais je vous assure qu'elle est la même depuis toujours. C'est peut-être les rapports avec la presse qui ont changé pendant quelques jours, mais il ne faut pas donner à ce problème une grande dimension. L'essentiel, à savoir la qualification aux quarts de finale, est fait, maintenant ce n'est que du bonus pour nous. * On vous voit très amusé de suivre la rencontre entre l'administration de l'Equipe nationale et les membres des différents staffs… Ça nous a fait rire un peu car on n'a pas l'habitude de les voir dans cette situation. Mais au-delà de ça, un match pareil permet de détendre encore plus l'ambiance. Personnellement, j'ai bien apprécié de voir les responsables courir en short et en maillot. Certains semblent avoir de beaux restes. * Ça confirme aussi que le football n'est pas facile, non ? (Il sourit.) C'est valable aussi pour vous les journalistes. Le football depuis les gradins semble être très facile, mais sur le terrain on n'a pas beaucoup le temps de réfléchir. * Au cours d'un entretien accordé au Buteur, Drogba a cité le nom de plusieurs joueurs algériens. Cela prouve que l'Algérie impose désormais le respect… Pourquoi voulez-vous que Drogba ne nous connaisse pas ? Nous sommes mondialistes comme eux, nous avons réalisé de grandes éliminatoires et nos joueurs font parler d'eux dans leur club en Europe. Et puis, nous sommes leurs adversaires et ils se doivent de s'informer sur nous. * Comment voyez-vous le match de dimanche justement ? C'est un quart de finale de Coupe d'Afrique, ce ne sera donc pas un match facile. Mais personnellement, je suis convaincu que ce Côte d'Ivoire – Algérie sera spectaculaire car nous, on développe un football de qualité et eux de même. Ce sera donc un très beau match. * Pensez-vous déjà à une demi-finale Egypte – Algérie ? Non ! On sait qu'on peut les affronter en demi-finales, c'est tout. Il y aura encore un quart de finale pour chaque équipe et rien ne dit qu'ils vont gagner et qu'on va gagner. Toute notre concentration va vers le match de dimanche. Une fois qualifiés, on pourra parler des demi-finales. * Avez-vous des appréhensions particulières par rapport à Cabinda après l'attentat contre le bus du Togo ? Pas plus que ça. Il y a déjà eu deux matchs et rien ne s'est passé. Les Ivoiriens sont sur place depuis une dizaine de jours, mais ils ne se sont pas plaints, cela veut tout dire. La pelouse du stade de Cabinda par contre nous inquiète, mais on doit faire avec car ce sera aussi valable pour les Ivoiriens. * Beaucoup de suspense a entouré votre première participation à la CAN à cause de votre blessure chronique au genou. N'avez-vous pas peur pour votre participation en Coupe du monde ? Ça fait un bon moment que je traîne ça en effet et je n'ai pas envie que ça s'aggrave avant la Coupe du monde. Je vais encore serrer les dents pendant ces matchs de Coupe d'Afrique pour ensuite prendre le temps de me soigner, car au mieux ma blessure ne guérira pas totalement, au pire elle empirera. * Vous dites que vous allez serrer les dents pendant quelques matchs de Coupe d'Afrique. Vous semblez sûr de battre la Côte d'Ivoire ? Dans notre tête, on est là jusqu'à la fin de la compétition et on va jouer le match de la Côte d'Ivoire pour le gagner. On verra bien ce qui va se passer dimanche. M. S.