APS Par Faouzia Ababsa et APS «Il y aura quelques changements dans la liste américaine de pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle vers ou à partir des points d'entrée aériens américains.» C'est ce qu'a déclaré hier la sous-secrétaire d'Etat adjointe, chargée des Affaires du Proche-Orient au Département d'Etat, en visite à Alger depuis hier. «C'est une politique qui est en train d'être revue», a encore affirmé l'ex-ambassadrice des Etats-Unis en Algérie de 2000 à 2003. Cette sortie de la diplomate américaine Janet Sanderson, reçue par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines, intervient quelques jours à peine après la levée de boucliers suscitée par la décision de l'administration américaine d'établir une liste noire de pays jugés dangereux pour la sécurité des Etats-Unis. En effet, du ministre des Affaires étrangères, en passant par les partis politiques et la presse nationale, la décision américaine a provoqué la colère des Algériens qui ne s'expliquaient pas une telle mesure alors que notre pays est à l'avant-garde en matière de lutte antiterroriste et coopère même avec d'autres Etats, comme l'a affirmé Mourad Medelci lors d'une conférence de presse conjointe avec Moratinos à Madrid. Des voix se sont même élevées pour exiger la réciprocité en la matière au cas où les Etats-Unis ou la France (qui a emboîté le pas à l'administration américaine) ne revenaient pas sur leur décision de supprimer notre pays de cette fatidique liste. Après avoir subi un embargo sans pareil et mené seule une lutte acharnée contre le terrorisme, l'Algérie est aujourd'hui sollicitée par moult Etats depuis le 11 septembre 2001 qui a sonné le glas pour ces pays qui venaient de comprendre ce qu'a subi notre pays une décennie durant. Sanderson n'a d'ailleurs pas manqué de le rappeler hier. «L'Algérie, qui a vécu une décennie de cauchemar» durant les années 1990, a fait beaucoup de choses pour faire face au fléau du terrorisme. Rappelons que la visite de Janet Sanderson intervient après l'entretien téléphonique qu'a eu le chef de la diplomatie algérienne avec la patronne du Département d'Etat, Hillary Clinton. Sur un autre plan et évoquant les relations bilatérales, Mme Sanderson a indiqué que l'Algérie et les Etats-Unis sont liés par de «bonnes relations qui ont été construites ensemble». Elle est allée jusqu'à dire que même si les deux pays ont parfois des positions différentes à l'égard de certaines questions «ce ne sont pas des différences de fond, parce que nous partageons le même but, à savoir protéger nos deux pays et nos deux peuples. Pour sa part, M. Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a indiqué que la lutte antiterroriste a occupé une large partie de ses entretiens avec la responsable américaine, rappelant les efforts consentis par l'Algérie pour l'éradication de ce fléau. Concernant les mesures de contrôle prises par les autorités américaines contre les ressortissants algériens, le ministre a fait savoir que l'Algérie a été surprise de figurer sur cette liste de pays qui sont soumis, plus que d'autres, à des contrôles assez sévères. A ce sujet, il a souligné que l'Algérie a reçu des assurances de la partie américaine que ce soit lors de l'entretien (téléphonique) entre le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et la secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, ou lors de son entretien avec Mme Sanderson. «Nous avons évoqué, également, d'autres questions d'intérêt commun et le renforcement des relations entre les deux pays.» M. Messahel a en outre rappelé que les Etats-Unis sont l'un des premiers partenaires de l'Algérie «avec lequel nous avons beaucoup de choses en commun». Il a indiqué aussi que les Etats-Unis sont un partenaire avec lequel «on se concerte sur des questions d'intérêt commun, notamment la construction maghrébine, la situation au Sahel même si sur certaines questions il y a des positions qui ne convergent pas».