L'inscription de l'Algérie sur une liste de pays dont les citoyens sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle est une décision "injuste" et "n'est pas justifiée", a affirmé mercredi le président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini. "Cette décision est injuste, elle nÆest pas justifiée du tout et elle est discriminatoire à l'égard de l'Algérie. C'est ce que je regrette énormément et je trouve parfaitement inadmissible", a estimé M. Ksentini qui était l'invité de la rédaction de la chaîne III de la Radio algérienne. Rappelant que "l'Algérie est le pays qui a le plus combattu le terrorisme dans le monde et dans l'histoire" depuis une vingtaine d'années, le président de la CNCPPDH a exprimé son étonnement de voir l'Algérie considérée encore comme un pays "susceptible d'exporter le terrorisme". "En dépit de tous les efforts consentis par les services de sécurité et du fait qu'ils sont arrivés à bout de ce phénomène, on nous considère encore comme pays susceptible d'exporter du terrorisme et susceptible lui-même de complaisance à l'égard du terrorisme", a-t-il dit relevant que "tout cela est injuste, ne correspond à aucune réalité et participe à une mauvaise analyse des pays concernés". Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, avait déclaré mardi que l'Algérie devrait appliquer les mesures de réciprocité. "Vous connaissez nos positions. Si réellement c'est nécessaire, nous devrions appliquer les mesures de réciprocité", avait indiqué M. Zerhouni à la presse en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne du Conseil de la nation. "Nous ne connaissons pas encore le contenu de ces mesures", a souligné le ministre, précisant que ce dossier est "traité actuellement par le ministère des Affaires étrangères". Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, avait récemment qualifié d'"inacceptable" la décision américaine de placer l'Algérie dans une liste de pays, dont les ressortissants sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle vers ou à partir des points d'entrée aériens américains. De son côté, la sous-secrétaire adjointe américaine chargée des Affaires du Proche-Orient au département d'Etat, Mme Janet Sanderson, en visite en Algérie au mois de janvier, avait déclaré que "ces nouvelles mesures rentrent dans le cadre d'un processus qui peut changer". Mme Sanderson avait souligné que son pays "s'est engagé à poursuivre des discussions avec l'Algérie sur cette question", affirmant que "ces mesures peuvent être changées". "Mon gouvernement a pris note de l'avis du gouvernement algérien nous vous avons entendus", avait-elle indiqué, soulignant que l'Algérie et les Etats-Unis sont liés par de "bonnes relations".