Le bureau des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger, affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ne se dément pas. Il compte déposer une plainte auprès de la cour de justice d'Alger contre les « clandestins » qui « marchent sur leurs plates-bandes », insiste M. Gougam, chargé de l'administration et des finances du bureau des chauffeurs de taxi. Par cette mesure, le syndicat des chauffeurs de taxi entend forcer la main aux autorités publiques pour les « amener à s'occuper un peu plus de cette profession ». Les services de l'ordre essuient également les critiques de M. Gougam. « Les policiers nous mènent la vie dure alors qu'ils doivent s'occuper plus sérieusement de ces clandos », ajoute notre interlocuteur. Notre vis-à-vis ne se gênera aucunement pour tirer à boulets rouges sur le directeur des transports, M. Beldjoudi, lequel « tergiverse » pour, assure-t-il, « favoriser les transporteurs publics ». Les réclamations de la corporation n'ont pas été prises en charge par les instances de wilaya « en dépit de leurs engagements ressassés à chaque rencontre », déplore-t-il. Il en veut pour preuve la situation qui prévaut à la station de taxi de Bab El Oued. « Elle est occupée par des particuliers alors que les chauffeurs de taxi s'ils viennent à occuper le couloir sont verbalisés par les policiers en faction », s'étonne M.Gougam. « Nous réunirons nos adhérents et nous prendrons en sandwich ces intrus. L'étau sur ces gens-là ne sera desserré qu'après l'arrivée des responsables de la police », prévient-il. Des stations « occupées par les clandos » doivent être rendues permanentes comme celle située à côté de la Chambre de commerce de la place des Martyrs. La station du Caroubier où devaient être réunis les chauffeurs qui occupent le contrebas de la rue Zighout Youcef sera libérée. Le litige lié au terrain mitoyen de la gare centrale opposant la direction des transports à Naftal est en cours de règlement. Une commission regroupant les services de sécurité, ceux de l'UGCTU et les représentants des chauffeurs de taxi devrait être mise ainsi sur pied. Les réclamations réitérées par le bureau ont trait aux doubleurs (remplaçant du chauffeur de taxi) qui doit être de rigueur, à l'annulation des dettes impayées depuis 1993 ainsi qu'à la réhabilitation de quelque 192 stations de taxis « comme suggéré dans le procès-verbal de la réunion du 11 octobre 2006, tenue avec la direction des transports », déclare M. Gougam. Ne réfutant pas le fait que les chauffeurs de taxi, (un peu plus de 11 000 pour la seule capitale ) ne soient pas exempts des reproches que leur font les clients, M. Gougam assure que la nouvelle réglementation, annoncée pour imminente en décembre 2005 et devant être discutée avec les représentants de la corporation, « disciplinera la profession » dans le cadre de la commission technique qui ne s'est réunie qu'à deux reprises, en 2003, pour décider des augmentations des tarifs. Devant se réunir chaque trois mois aux fins de discuter des problèmes de la corporation, elle n'a pas été programmée depuis la réunion du 11 octobre. « La dernière réunion remonte au 11 octobre 2006 après la décision du bureau d'aller vers un débrayage de deux jours, les 19 et 20 septembre 2006. Depuis, aucune réunion n'a été convoquée par les responsables de tutelle. De plus, les conclusions de cette réunion n'ont pas été prises en compte », atteste M. Gougam en assurant que ce n'est qu'après leur avoir forcé la main que les responsables les ont convoqués pour mardi prochain. De plus, l'assemblée générale réunissant les chauffeurs de taxi au niveau national se tiendra le même jour. La décision d'aller vers une grève nationale des chauffeurs de taxi est plus que probable.