En éliminant la Côte d'Ivoire au stade des quarts de finale dans un match fou, les Verts venaient de bouleverser la CAN 2010, ses favoris et ses prévisions. Le résultat final de la partie bouscule l'ordre du football africain. Le cours de la 27ème édition de la Coupe d'Afrique des nations se poursuivra sans les Eléphants. Mais avec des Verts dans l'habit du favori : atteindre les demi-finales justifie toutes les ambitions. Surtout quand on efface la sélection la plus redoutée de la compétition. L'Algérie est manifestement un sujet d'observation pour les spécialistes de la balle ronde. Revenir dans la posture de mondialiste à la manifestation après deux éditions d'absence est en soi un fait d'histoire. Figurer parmi le dernier carré sans y être favori est une preuve que le onze algérien est en train de réaliser une performance. Peut-il passer l'écueil de la demi-finale pour animer la bataille finale le 31 janvier prochain au stade du 11 Novembre de Luanda ? La question est sur les lèvres des millions d'Algériens suspendus dans l'après-midi d'hier à attendre le nom de l'adversaire des camarades de Ziani dans le second match des demi-finales prévue dans la soirée de jeudi prochain à Benguela. Tous les espoirs sont manifestement permis au vu de la prestation fournie par la bande de Saadane face aux coéquipiers de Didier Drogba. Il était loisible de constater que les Verts s'exprimaient avec beaucoup d'aisance et d'efficacité, signe d'une suprématie mentale incontestable et d'une maîtrise tactique irréprochable. Dans la partie de dimanche dernier, il était difficile de reconnaître le onze ivoirien réduit au salut de ses génies individuels face à un collectif très équilibré dans sa composante et ses mouvements. Les Algériens espèrent voir leur équipe maintenir une telle cadence dans le jeu à l'occasion du match des demi-finales, quel que soit le nom de l'adversaire. Cet espoir repose visiblement sur la production des Verts face à la Côte d'Ivoire où, plus que jamais, il y avait des signes de complémentarité entre les trois compartiments où le jeu fut orienté de manière consciente et intelligente par Meghni. Les Verts, dimanche dernier, ont joué pour gagner la partie, contrairement à la tendance inculquée par Saadane jusque-là consistant plutôt à ne pas perdre qu'à vouloir gagner. La sélection algérienne de football semble dépasser cet obstacle pour s'inscrire dans la course des favoris. Il lui a fallu croiser la Côte d'Ivoire pour croire réellement en ses qualités. C'est manifestement l'autre victoire des Verts dans cette CAN en plus du fait d'atteindre le stade des demi-finales. Pour aller plus loin dans ce tournoi, cela suppose disposer de ressources nécessaires. Les Verts sont présentement dans la bataille de la récupération, qui devient, en pareille circonstance, un enjeu déterminant pour désigner les vainqueurs et les vaincus. La forme physique des joueurs comptera davantage et la qualité du banc de touche pèsera lourd sur le cours des matches. Les incorporations de Raho, de Bouazza et de Abdoun sont des raisons d'assurance si on se fie à l'apport de ce trio à des moments cruciaux de la partie. Sur ce plan, le sélectionneur n'a pas de souci à se faire même si le banc de touche des Verts peut paraître réduit quantitativement. L'inquiétude serait donc physique dans le sens où Halliche, Belhadj, Matmour et les autres se sont beaucoup dépensés pendant les 120 longues minutes suffocantes de Cabinda. A. Y.