De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'ascension fulgurante des Verts a été largement suivie et différemment commentée par les jeunes Oranais. Les cafés et autres bars de la capitale de l'Ouest étaient pleins à craquer à chaque prestation des Verts, dignement et largement fêtées par les habitants d'El Bahia. En dépit de la pluie et du mauvais temps, notamment le froid glacial, les jeunes ont déambulé jusqu'à des heures tardives dans les rues d'Oran et n'en attendaient pas moins des Verts dont ils savent parfaitement la valeur et les vertus. Pour tout cela, ils espéraient un nouveau sursaut des hommes politiques du pays pour leur venir en aide. Mais, il n'en est rien. De plus, les déclarations fraîchement diffusées sur les ondes de la chaîne III n'ont pas plu aux auditeurs. Les supporters oranais déambulent à travers les artères de la ville à la recherche d'opportunités ou d'occasions. Ils espèrent un scénario tel celui d'Oum Dourmane lorsqu'ils ont été transférés en grand nombre vers le Soudan. «Nous voulons partir supporter nos joueurs. Ils ont besoin de nous. De plus, nous avons appris à travers des chaînes égyptiennes qu'ils sont en train de se préparer pour envoyer leurs supporters à Benguela. Nos voulons juste aider nos joueurs. Nous ne sommes pas des sauvages comme ils le disent», nous confie Benacer Othmane, un jeune de 23 ans. L'annonce de la mise en place de quatre vols d'Air Algérie d'une capacité de 250 places chacun à partir d'Alger en direction de Luanda, n'a pas plu aux jeunes d'El Bahia. Les agences d'Air Algérie n'ont pas annoncé de mesures exceptionnelles au profit des supporters. «Comment je vais faire pour récolter 5 millions de centimes pour payer mon billet d'avion. Sans compter le reste des dépenses», nous confie Moussa, un autre jeune de 28 ans. Les jeunes se rendent à la commune et à la daïra à la recherche de dispositifs spéciaux pour se déplacer en Angola. Certains se sont même rendus aux sièges des journaux locaux pour s'informer «des mesures prises à ce sujet et s'il existait des dispositifs particuliers ?» Mais, à leur grand dam il n'existe rien de tel, mis à part la décision de transporter 1 000 supporters au moyen de quatre vols d'Air Algérie au prix de 50 000 DA le billet d'avion. La majorité des jeunes, les vrais supporters qui enflamment les Verts avec leurs mots d'ordre et leurs chants dans les stades, ne pourront jamais trouver ou débourser une telle somme pour un billet d'avion. La question semble tranchée et les Verts joueront probablement sans leur public. Les transactions commerciales sont là toute l'année, pas la Coupe d'Afrique qui est presque à notre portée. «Dites à Bouteflika que nous avons encore besoin de lui et qu'il nous permette d'aller supporter nos joueurs. Ils ont besoin de nous, dites-le au président», s'insurgent les jeunes qui font état de déplacements prévisibles de supporters égyptiens au détriment des Verts.