De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Connue pour ses penchants artistiques et culturels, la capitale de l'Ouest peine à sortir de sa léthargie. Rien n'est plus pareil qu'avant où les espaces publics et privés avaient du mal à contenir cette profusion d'activités culturelles et artistiques. Les espaces spécialisés se réduisent comme peau de chagrin et les talents en herbe ou ceux confirmés n'ont plus de cadres d'expression ou d'apprentissage pour se produire. Les maisons des jeunes et les établissements de culture ne sont plus ce qu'ils étaient, il y a quelques années seulement. Ils restent hermétiquement fermés aux potentiels artistiques existants. Seules les associations continuent de pourvoir ces potentialités en moyens et espaces d'expression plus ou moins adéquats. Le palais de la Culture qui abritait un certain nombre d'activités et de groupes artistiques, grâce à l'ingéniosité et au dynamisme de son directeur a fini par tout remettre en cause. Cela suite à une éviction obscure de ce dernier, laissant la place à des incultes et à des incompétents. Pour les compétences locales, il reste les cabarets et les bars restaurants où les jeunes artistes d'El Bahia peuvent s'exercer librement et sans contrainte. Cela, quand ils ne peuvent émigrer ou changer de ville à la conquête d'une carrière hypothétique, comme ce fut le cas pour le jeune Amine Dahane, devenu un musicien de grand talent qui accompagne régulièrement Alhane oua chabab dans toutes ses sorties. Les jeunes comme Dahane, il y en a à la pelle à Oran, mais sans prise en charge pour le moment. Avec les responsables actuels à la tête du secteur de la culture, on ne doit pas s'attendre à des merveilles, sur ce plan précisément. A ce propos, on pourra citer le cas de ce jeune artiste fonctionnaire à la direction de la culture qui, sous l'effet de pressions insensées de la part de certains de ses responsables, a fini par s'installer au Canada. Actuellement, il est responsable d'un département de la sculpture dans la ville de Montréal. Outre les espaces nocturnes, il y a également les grands hôtels comme le Sheraton ou encore le Royal Hôtel qui font appel à ces jeunes artistes de talent pour animer les halls d'entrée, les bars et autres réceptions occasionnelles. Depuis quelques semaines, la ligue des activités culturelles FOCEO a réinventé le ciné-mardi au profit des classes des paliers primaire et moyen en collaboration avec la Cinémathèque d'Oran. Une initiative qui pourrait ré-inculquer de nouvelles dimensions du cinéma aux nouvelles générations. Mais cela reste très insuffisant dans une ville comme Oran qui a ses propres traditions et ses assises dans la création et la production de l'art et de la culture.