Le bras de fer continue entre l'Intersyndicale des praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique et le ministère de la Santé. Faute d'un vrai dialogue entre les deux parties, cette crise qui perdure n'est pas près de prendre fin. Cette fois-ci, la tension est montée d'un cran et pour cause, l'Intersyndicale, composée du syndicat des praticiens de la santé publique et du syndicat national des patriciens spécialistes de la santé publique, a observé son deuxième rassemblement à Alger. Celui-ci a eu lieu, dans la matinée d'hier, à l'intérieur du CHU Mustapha Pacha. Les grévistes de la santé d'Alger et de 11 autres wilayas du centre ont répondu massivement à l'appel à la grève lancé par l'Intersyndicale, en organisant un rassemblement et une marche dans l'enceinte de l'hôpital central. Les marcheurs ont arboré plusieurs slogans pour exprimer leur mécontentement et dénoncer l'attitude et le silence des pouvoirs publics : «La santé en danger», «Patriciens en colère», «Les malades sacrifiés», «Barakat Ya Barkat», «Où va la santé ? Où va l'Algérie ?»… Les «blouses blanches» qui se sont mobilisées en force ont été empêchées par le service d'ordre de sortir dans la rue, et ce en bouclant toutes les issues. «C'est une honte pour l'Algérie… Tabasser un médecin… l'élite du pays !», scandaient les grévistes. Toutefois, nous sommes encore loin d'une solution. La tutelle campe sur ses positions au lieu d'ouvrir les portes du dialogue et donner suite aux doléances de la corporation. Cette situation d'attentisme et d'indifférence risque de pousser les manifestants à radicaliser leurs positions, après la grève illimitée et les sit-in. Les «blouses blanches» sont décidées à aller jusqu'au bout de leurs revendications socioprofessionnelles, jugées «lamentables», pour la garantie des libertés des droits syndicaux et, bien sûr, un statut digne de cette noble fonction ignorée par les pouvoirs publics. Par ailleurs, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes et des praticiens (SNPSP), le Dr Lyes Merabet, a fait savoir que la commission santé et affaires sociales a reçu à tour de rôle, hier, à l'APN, les représentants des deux parties, à savoir la tutelle et l'Intersyndicale. Les résultats de cette rencontre n'ont pas encore été divulgués, selon les syndicalistes, qui ajoutent : «Les parlementaires de toutes les formations ont soutenu notre mouvement de protestation.». «Qui sauvera la santé du citoyen alors que la santé est en danger ? La balle est dans le camp des pouvoirs publics», clament les syndicalistes. A signaler qu'en plus du soutien des paramédicaux, des rassemblements et des sit-in ont été également organisés à Annaba, Constantine, Skikda, Oran, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mascara et Adrar, selon le Dr Merabet qui ajoutera que d'autres actions seront annoncées dans les prochains jours. N. B.