De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Si paradoxal que cela puisse paraître, ils étaient des centaines de fervents supporters des Verts qui ont investi les rues constantinoises au coup de sifflet final de l'arbitre béninois, plutôt «égyptien» Coffi Codja. Consécutivement à une demi-finale pourtant «offerte» à l'Egypte, les rangs des Fennecs sont restés serrés dès lors que les capés de Saadane ont prouvé leur maestria dans les trois rencontres précédant cette empoignade concoctée indélicatement par les Pharaons et leur acolyte de la CAF. C'est cette unité qui n'a pas empêché le «one, two, three, viva l'Algérie», ce prélude à l'hymne national, de retentir encore jeudi soir à Constantine. Plus qu'un soutien pour faire oublier aux Verts cette déconvenue, même lourde en buts, mais qui reste entachée. D'aucuns estiment que la partie était minée et les dés pipés à l'avance. «L'arbitre aura joué sur le moral des joueurs pour les déstabiliser en brandissant des cartons au moment opportun», commentent les mordus du sport roi. Un autre adepte des Fennecs dira : «L'équipe égyptienne est entrée avec un pressing incessant.» Les Algériens absorbaient cette énergie tout en guettant la moindre faille. Du moins alors que l'équipe nationale algérienne commençait à esquisser quelques automatismes pour asseoir son traditionnel jeu, l'arbitre dresse son rempart pour fragiliser Matmour et ses coéquipiers. Il est tout simplement resté zen et surtout fidèle à son hymne Algérie mon amour. Des scènes encourageantes qui ont suivi le match demeurent authentiques. Cela prouve que les Algériens croient réellement en leur étoile, quelles qu'en soient les retombées. «On a une ossature qui se façonne au fur et à mesure. C'est l'essentiel», se félicite un jeune. Cependant, il est des critiques qui n'ont pas ménagé le schéma tactique du coach Saadane. Celui-ci, selon quelques échos, n'a pas pris le match en main d'emblée. Ce qui a permis aux Pharaons d'être plus engagés et présents dans la surface de Chaouchi pendant les premiers quarts d'heure de la partie. Ce qui est réconfortant par-dessus tout, c'est la maturité des supporters qui adhèrent à l'idée que le football reste un jeu «versatile» surtout s'il est précédé de mises en scène «poudreuses». Ainsi, le plus important à leurs yeux réside désormais dans le fait que le onze national prend forme. Une satisfaction agrémentée par la participation des Verts à la phase finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud.