Le «Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique» (Nepad) vient de franchir une nouvelle étape avec la mise en place de l'agence de coopération et de planification qui marque le passage à la phase de la réalisation de projets régionaux et continentaux devant être initiés dans le cadre de ce plan de dimension continentale, voire mondiale, si toutes les potentialités et tous les atouts que possède l'Afrique sont mis en synergie et exploités à bon escient et de manière optimale.Conscient de la portée stratégique de ce plan économique, le comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nepad, réuni à Addis-Abeba, entend le doter du cadre politique qui contribuerait à sa concrétisation, et ce, en l'intégrant dans l'Union africaine. Le président Abdelaziz Bouteflika, présent à cette réunion, l'a d'ailleurs clairement souligné en exprimant son espoir de voir cette intégration conférer «davantage d'efficacité tant à l'Union africaine qu'à l'Agence de coopération et de planification dans la prise en charge coordonnée des activités et programmes visant à promouvoir le développement de notre continent». Toutefois, perspicace et réaliste, M. Bouteflika mettra le doigt sur ce qui pourra constituer le maillon faible du Nepad et de son agence, pourtant d'une importance cruciale pour la traduction dans les faits de tous les projets : la finance. A ce propos, il dira que «l'allocation de ressources dans le cadre du budget ordinaire de l'Union africaine est fondamentale pour le fonctionnement de l'agence, mais ne peut évidemment répondre aux ambitions du Nepad. Il nous incombe alors d'œuvrer à la mobilisation de ressources financières adéquates, prévisibles et soutenues». Mais la mobilisation de ressources financières dans un continent miné par les dettes extérieures ainsi que les fléaux socioéconomiques, et dont les économies sont dépendantes des fluctuations des marchés internationaux, ne sera pas chose aisée sans l'implication des partenaires étrangers qui ont tout à gagner en soutenant la croissance dans les pays africains pour aider l'Afrique à sortir du sous-développement. De l'avis de nombreux économistes, les pays émergents sont la planche de salut des pays riches dont les marchés et les économies ont été durement ébranlés par la crise économique et financière mondiale. Mais, faudrait-il encore que ces pays riches reconsidèrent leur position vis-à-vis des pays émergents pour que leurs rapports ne soient sur la base de commerce mais de partenariat. Il s'agira dès lors de dépasser le stade des professions de foi et des promesses d'accompagner la mise en œuvre du Nepad qu'ils ont jusque-là formulées. Il faut que leurs engagements se traduisent dans les faits, en IDE, transfert de technologies, encadrement, soutien et ouverture de leurs marchés aux produits africains, au lieu de ne penser qu'à venir vendre les leurs sur nos marchés. H. G.