Les nouvelles exigences de l'équipe algérienne, appelée à disputer le Mondial au mois de juin en Afrique du Sud, telles qu'elles s'imposent de plus en plus, ne sont pas difficiles à deviner. La valeur de l'effectif dont dispose Rabah Saadane, s'il serait bien sûr entièrement maintenu, impose des réflexions de jeu mieux adaptées, en tout cas beaucoup plus assumées que ce que l'on a eu à constater au cours de cette CAN 2010. Même si les doutes persistaient sur la valeur réelle des hommes à Saadane, après leur défaite voulue par la CAF, ils ont donné une réponse cinglante aux puristes lors du match face à la Côte d'Ivoire, en étant à la hauteur de l'enjeu et sur tous les plans : technique, physique et moral. C'est donc une équipe algérienne totalement libérée qui a affronté les Eléphants ivoiriens. L'Algérie pouvait ce jour-là viser le jackpot. Même si la Côte d'Ivoire, dotée d'une constellation de stars internationales, n'a pu rivaliser avec les Verts. Il faut donc dire que lorsque les Verts sont mis en confiance, ils retrouvent le jeu algérien, un jeu fait à une touche de balle, en profitant du talent et de la maîtrise technique de Meghni et Ziani et de la prise de risque de Belhadj et Matmour sur les côtés. Les Verts maîtrisent leur jeu, se créent des occasions de but et finissent logiquement par marquer grâce aux montées rageuses de Bougherra et Halliche. Dans un jour faste, les Algériens passent tout de suite à l'action et prennent à leur compte le contrôle du ballon, une nouveauté pour une formation plus habituée à laisser l'adversaire venir et à opérer par des contres. Donc, de par ses aptitudes, cette sélection reste perfectible et peut faire des miracles en s'appliquant. Les dispositions et les qualités d'un bon nombre de joueurs devraient inciter le sélectionneur à prendre plus d'initiative au plan offensif et opter pour des considérations qui répondent aux valeurs et spécificités intrinsèques de chaque équipe. Incontestablement, l'équipe algérerinne d'aujourd'hui aurait tout particulièrement intérêt à échapper au cumul d'insuffisances et de défaillances qui l'avaient empêchée pendant une longue période de rivaliser avec les grands du continent. La question qui ne cesse de revenir concerne justement les aptitudes de l'équipe. Que lui manque-t-il justement pour que son parcours, dans ses différentes étapes, soit à la hauteur de ses aspirations ? De quoi aurait-elle besoin dans un environnement footballistique en grande mutation ? L'absence d'un finisseur, comme l'a souligné l'avant-centre de Sienne (série A italienne) et de l'équipe algérienne de football, Abdelkader Ghezzal, l'absence de l'attaquant Rafik Djebbour lors de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2010) en Angola a pesé sur le compartiment offensif des Verts. «L'absence de Djebbour a été quelque peu ressentie au niveau de l'attaque puisque j'ai gagné en automatisme avec lui. Maintenant l'essentiel c'est qu'il a recommencé à jouer avec son club (AEK Athènes, Grèce) et j'espère qu'il sera convoqué prochainement», a déclaré à l'APS Ghezzal. Nous pensons que l'équipe algérienne est appelée, aujourd'hui plus que jamais, à puiser au fond de ses ressources afin de s'adapter au modèle incontournable qu'elle aimerait bien reproduire : à savoir un match comme celui livré face à la Côte d'Ivoire ou face à l'Egypte au Soudan. Rarement placée, rarement élue, elle devrait savoir, sans doute mieux que toute autre équipe, que les résultats qu'elle serait tenue de réaliser au pays de Mandela ne se revendiquent pas, ils se méritent. Dans cette perspective, elle devrait se construire aujourd'hui un nouveau parcours, un nouveau destin. N. B.