La liste des 23 mondialistes algériens fait manifestement couler beaucoup d'encre. Une centaine de noms a défilé dans les médias alors qu'au final il ne sera retenu que 23 joueurs, les meilleurs et les plus aptes à tenir leur rôle lors de la joute mondiale de juin prochain en Afrique du Sud. Les supputations vont bon train jusqu'à ce que le sélectionneur national dévoile sa liste. La question devient pressante à mesure que le rendez-vous approche. Effet direct : Rabah Saadane doit se poser une multitude de questions avant de faire le choix final entre tel ou tel élément. Avec tous les noms, entre ceux véritablement sélectionnables et ceux inventés pour d'autres fins, sa mission devient de plus en plus difficile. Une telle difficulté est manifestement accentuée par les cas de joueurs habitués de la sélection et du onze type, mais qui sont loin de la compétition, à cause de blessure pour les uns et du faible temps de jeu des autres au niveau de leurs clubs respectifs. S'il l'on se réfère au nombre de joueurs évoqués ou pressentis pour figurer dans l'effectif qui représentera l'Algérie en Afrique du Sud, on déduira que le onze national est en phase de construction. Et qu'il devrait naître dans un mois au terme d'une gestation compliquée. Or, la sélection nationale est bien là. Avec ses forces et ses faiblesses. Il est ainsi question, en pareille circonstance, de consolider les forces des Verts et de trouver les solutions qui s'imposent pour remédier aux lacunes constatées lors de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations 2010. Les sorties angolaises ont incontestablement révélé combien le onze algérien est perfectible, notamment en ce qui a trait à la préparation psychologique et à son organisation tactique. Nul doute celui-ci a besoin d'un sang neuf pour s'armer de nouveaux atouts en perspective du Mondial. Rien ne justifie néanmoins ce tohu-bohu quant à la supposée arrivée en renfort de plusieurs joueurs, relativement connus dans certains cas, sortis de nulle part pour beaucoup d'autres. Autrement dit, les places à pourvoir ne sont pas si nombreuses pour engager le football algérien dans un ratissage quasi planétaire. Car, concrètement, le sélectionneur national est à la recherche beaucoup plus de doublures que de révolutionner le onze type. Exception faite du poste de latéral droit, dans le cas où Rabah Saadane opterait pour le 4-4-2. Il semble à cet effet que le coach a achevé sa prospection sur une note d'insatisfaction. Le sélectionneur algérien donne l'impression de revenir avec la conviction que les joueurs prospectés ne sont pas en mesure de gagner une place dans l'équipe type qu'il compte aligner en Afrique du Sud. La destination des futurs sélectionnés ne sera que le banc de touche. Il est à vrai dire question de doublures dans la mesure où les conclusions de la CAN 2010 convergent à dire que les Verts ne disposent pas d'un banc de touche susceptible de peser sur le cours du match. C'est d'ailleurs à partir de ce constat que les abonnés remplaçants ont été écartés de la sélection au lendemain de la lourde défaite en match amical contre la Serbie (0-3) assortie d'une prestation très inquiétante. Au stade actuel des choses, le compartiment où le renfort se fait le plus sentir, c'est incontestablement la défense. Avec Bougherra, Antar Yahia, Halliche, Belhadj et Laifaoui, il y a au moins une place à pourvoir pour garantir des doublures et s'assurer un équilibre entre les compartiments. La phase finale d'un Mondial exige plus de cinq défenseurs. Même avec 6, les solutions de rechange risquent de se révéler dépassées. Sauf découverte de l'oiseau rare, le milieu de terrain est parti pour garder la composante déjà connue (Mansouri, Ziani, Matmour, Yebda, Meghni, Abdoun, Lacen et Amri). Même si les Verts ont plus besoin d'un meneur de jeu à la fois compétitif et percutant -Meghni ne peut pas jouer à sa vraie valeur-, il n'est pas écarté d'opter pour une solution plutôt défensive. Elle s'appellerait Khaled Lemouchia. En attaque, tout porte à croire que le sélectionneur national prendrait les mêmes éléments. On est presque sûr que 4 attaquants seront de la conquête sud-africaine : Ghezzal, Saïfi, Ziaya et le revenant Djebbour. Une fois tranchée la question du troisième gardien qui accompagnerait Gaouaoui et Chaouchi (le choix dépend de la forme qu'afficheront d'ici la fin du championnat Zemmamouche et Cédric), les postes vacants sont du côté de la défense. Tout au plus trois. Renforcer une sélection par trois éléments ne justifie pas le ratissage planétaire dans lequel s'est engagé le football algérien depuis sa qualification à la phase finale de la Coupe du monde 2010. A moins que l'on ne prépare des échéances post-Mondial. A. Y.