De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali «Nous ne comprenons pas l'acharnement des services de la Sonelgaz et ceux de la direction du Commerce à l'endroit des boulangers. Les premiers refusent de nous dédommager des coupures malgré notre entente avec la DG d'Alger et les seconds verbalisent parce que de la poussière de farine se trouvent sur les murs. C'est aussi incompréhensible que grave !!» C'est en substance ce que le président de la Fédération nationale des boulangers affiliés à l'UGCAA, Kalfat Youcef, et le coordinateur de la wilaya d'Oran, Abed Mouad, ont dénoncé hier après-midi lors d'une conférence de presse destinée à exposer les revendications de la fédération. «L'attitude de ces deux structures, conjuguée à la récente augmentation des prix de la levure et de l'améliorant, a conduit trente boulangers à fermer boutique en l'espace d'une semaine», a annoncé Abed Mouad pour donner toute la mesure du diktat subi par les boulangers d'Oran. «Cette situation est propre à la wilaya d'Oran. Partout sur le territoire national, la Sonelgaz installe les nouveaux compteurs à double tarif chez les boulangers et lance les procédures d'indemnisation dans le cas des coupures, sauf à Oran où la direction régionale répond n'avoir reçu aucune instruction», a indiqué Kalfat Youcef, rappelant qu'une coupure d'une heure occasionne une perte évaluée à 7 500 DA. «La Sonelgaz comme la direction du Commerce doivent savoir que leur attitude a conduit plusieurs boulangers à rendre leurs registres du commerce et à travailler au noir; ce qu'aucune personne dotée de bon sens ne songerait à leur reprocher», a encore déclaré Abed Mouad, en prévenant que les boulangers d'Oran sont au bord de l'explosion. Au cours de la conférence de presse, les deux responsables sont revenus sur la situation navrante à laquelle le boulanger algérien est arrivé à cause des multiples hausses des prix des matières premières alors que celui du pain est demeuré le même. «Bienheureux est le boulanger qui arrive encore à remplir son couffin au sortir du marché», a souri Kalfat, rejetant les affirmation gouvernementales selon lesquelles le pain est subventionné: «Ce n'est pas vrai ! La farine est subventionnée mais pas l'eau, ni le sel, l'améliorant ou la levure, ni toutes ces autres matières qui entrent dans la fabrication du pain.» Le président de la Fédération des boulangers a rappelé les principales revendications de son syndicat telle l'exonération à vie des impôts. «Comme cela a été le cas pour les travailleurs de la fabrication artisanale dont nous faisons partie» et la prise en charge par les pouvoirs publics de la problématique de l'augmentation des prix des matières premières. «Nous ne voulons pas éroder plus avant le pouvoir d'achat du consommateur, c'est pour cela que nous ne revendiquons pas l'augmentation des prix du pain. Mais il faut que l'Etat se penche d'urgence sur les problèmes de la profession», a de son côté conclu le coordinateur de wilaya. Par ailleurs, il a été annoncé que le concours régional des boulangers et pâtissiers de l'ouest du pays aura lieu le 14 février au centre de formation de Maraval, alors que celui du centre se tiendra deux jours plus tard à Alger et celui de l'est le 18 du même mois à Constantine. Cela en prévision du concours national qui se déroulera en avril et à l'issue duquel on connaîtra les six boulangers et pâtissiers qui représenteront l'Algérie lors de la Coupe du monde du pain qui aura lieu, elle, dans la ville de Lille, en France.