Les ports algériens restent encore sous-exploités par cause de mauvaise gestion et des équipements en place des plus obsolètes. Et quand on sait que pas moins de 95% du transport de marchandises se fait par voie maritime en Algérie, plusieurs d'entre eux donnent l'image de véritables goulots d'étranglement économique. Ce que d'ailleurs a confirmé le secrétaire général du ministère des Transports lors de son allocution à l'ouverture du Colloque international sur les ports maghrébins qui s'est tenu hier à Bou Ismaïl (Tipasa). Ce responsable ajoutera au chapitre de cet état des lieux de nos enceintes portuaires «en plus d'accuser un faible développement, ils sont tous enclavés dans les villes, d'où une organisation inadaptée aux exigences du développement des échanges maritimes, il est facile d'observer sur ces sites que les performances sont en deçà des niveaux requis». Et de déduire : «Du coup, il devient important de lever au plus vite toutes ces contraintes car c'est le seul moyen de s'intégrer dans le marché mondial. Il s'agira donc en priorité de mettre à niveau les ports, créer des terminaux spécialisés et d'autres initiatives, vu le rôle stratégique de ces infrastructures maritimes.» Pour mettre en œuvre cette stratégie à l'horizon 2020-2025, les pouvoirs publics ont prévu un budget de 3 milliards de dollars. Le représentant du ministère a rappelé que «toutes ces mesures s'inscrivent dans le but de faire des ports des pôles économiques et sociaux importants» et d'enchaîner : «C'est à ces conditions que les enceintes portuaires pourront s'intégrer dans le marché mondial». Et d'arguer : «Elles ne peuvent y espérer actuellement dès lors que le coût du transport chez nous représente 10% du coût de la valeur de la marchandise alors que dans les pays développés, il est de moins de 4%». L'intervenant a aussi informé que dans le cadre du plan directeur de développement maritime qui s'articule autour de trois axes, à savoir l'adaptation du cadre institutionnel, l'engagement d'actions de modernisation et de mise à niveau, l'amélioration du management et des procédures de facilitation sans oublier les ressources humaines, des programmes de formation seront pris en charge en particulier au niveau de l'Ecole supérieure de Bou Ismaïl (ENSM). Soulignons que les travaux du colloque ont été ouverts par une communication sur le port en tant qu'infrastructure dédiée aux échanges maritimes présentée par M. Ducruet César de l'université de la Sorbonne qui a rappelé la connexion globale et directe des ports au niveau mondial ainsi que les enjeux et les opportunités qui s'offrent aux ports maghrébins. Rappelons enfin que les travaux de cette rencontre scientifique seront clôturés aujourd'hui par un débat animé par des spécialistes algériens et d'autres venus de France, de Belgique, du Maroc et de Tunisie. Z. A.