Le secteur de l'éducation nationale s'enfonce encore une fois dans une crise aiguë. Les enseignants ne décolèrent toujours pas et se lancent pour la énième fois dans un nouveau mouvement de protestation. Celui-ci s'annonce plus coriace que les précédents débrayages orchestrés au cours des derniers mois. Les enseignants, qui se sentent toujours méprisés, veulent cette fois-ci arracher leurs droits coûte que coûte. Ainsi, après le SNTE, c'est autour du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) de renouer avec la grève. Une grève d'une semaine reconductible sera entamée à partir du 16 février prochain. C'est ce qu'a annoncé hier Meziane Meriane, le secrétaire général du SNAPEST lors d'une conférence de presse animée à Alger et au cours de laquelle il a promis à la tutelle une fermeté sans faille dans cette nouvelle grève qui se veut être le signe de la volonté inébranlable des enseignants à aller jusqu'au bout de cette action de protestation pour que les principales revendications des enseignants aboutissent enfin. «Nous en avons marre de cette situation qui n'a que trop duré. Nous voulons que les primes promises nous soient enfin attribuées. Cela fait plus de deux ans que l'adoption du régime indemnitaire traîne. Pourtant, nous avions un espoir de voir ce dossier aboutir rapidement. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Rien n'a filtré de la commission ad hoc dont les travaux ont commencé il y a plus d'un mois», déplore le SG du SNAPEST, tout en affirmant que des sources de cette commission ad hoc lui ont confié que les ministères de l'Education et des Finances refusent d'accorder les quatre primes réclamées par les enseignants. «Ils disent que ces primes sont injustifiées et que la faible croissance économique hors hydrocarbures ne permet pas à l'Etat de consentir cet effort financier. Alors, nous leur posons cette question : les salaires mirobolants des députés et des ministres sont-ils justifiés ?» lance Meziane Meriane. Notre interlocuteur précise également que la gestion de la commission des affaires sociales constitue toujours un sérieux problème pour les enseignants. Ces derniers exigent qu'elles soient gérées par une commission indépendante composée de représentants des syndicats et de l'administration. «Le décret présidentiel de 1980 continue à régenter cette commission. C'est un décret qui date de l'ère du parti et du syndicat uniques. Il est donc indispensable de l'amender pour l'adapter à la nouvelle situation des enseignants», clame haut et fort le SG du SNAPEST, qualifiant ce décret de «dépassé par le temps» et d'«anticonstitutionnel».D'autre part, Meziane Meriane demande avec insistance aux pouvoirs publics de respecter leurs décisions et d'honorer les engagements qu'ils ont pris lors des travaux des commissions mixtes, dont la fin a été fixée au plus tard au 31 décembre. Les enseignants attendent que ces décisions, notamment celles relatives au régime indemnitaire, soient mises en œuvre bien avant le 31 mars 2010. Faute de quoi, les enseignants n'hésiteraient pas à recourir à l'année blanche. Et la grève du 16 février prochain est bel et bien le premier avertissement. Soulignons en dernier lieu que «cette date n'est pas statistique» car le SNAPEST est en consultation avec d'autres syndicats autonomes de l'éducation nationale afin de lancer une action commune. Des jours pénibles attendent prochainement le département de Benbouzid. A. S.