Au mouvement de débrayage maintes fois brandi par le Cnes, la tutelle préfère le dialogue. Le malaise qui secoue l'université algérienne est loin de connaître son épilogue. La grève enclenchée le 25 février dernier par les enseignants, se poursuit. La tutelle de son côté, s'agrippe avec acharnement à ses positions. Au mouvement de débrayage moult fois brandi par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) préfère répondre par un appel au dialogue. Faute de quoi, le département de Harraoubia recourra à la justice, seul moyen de «rétablir l'ordre» dans une université tombée au trente-sixième dessous. La situation est d'autant plus inquiétante qu'on se demande d'ores et déjà à quand le règlement définitif de cette crise dont le seul perdant est l'étudiant. La grève enclenchée par le Cnes en est à son cinquième jour. Et en dépit de la paralysie qui a atteint, à moitié, le secteur de l'enseignement supérieur, on continue encore d'observer le développement de la situation. Pourtant, ce que l'on remarque, c'est la stagnation quasi totale. Le département de Harraoubia s'enfonce de plus belle dans la mélasse. En attendant, l'appel au dialogue se renouvelle chaque jour. «Les portes du dialogue sont toujours ouvertes» indique-t-on du côté de la tutelle. Il y a lieu de rappeler, ici, que les «pourparlers» entre les deux antagonistes ont commencé, il y a de cela plus de deux années. Et, à ce jour, les choses n'ont guère avancé. Au contraire, elles demeurent toujours à la case départ. Cet état de fait ne fait qu'aggraver la situation. En effet, depuis le début du dialogue, le Cnes réitère, à chaque occasion, ses principales revendications. Lesquelles sont relatives à la révision de la grille des salaires des universitaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social, la démocratisation ainsi que la révision de la politique de gestion de l'université. La dernière réunion entre les deux parties, date de deux semaines seulement. Cependant, comme les rencontres précédentes, celle-ci n'a abouti à aucun résultat. Aussi, au lendemain de cette réunion, le syndicat des enseignants a-t-il provoqué une assemblée générale à l'issue de laquelle un préavis de grève d'une semaine, à partir du 25 février au 2 mars, a été déposé. La même position a été adoptée par le Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales (Snma-Sm). Ce syndicat a, en solidarité avec le Cnes, annoncé qu'il observera, le lundi, une journée de protestation. Néanmoins, le verdict de la justice prononçant l'illégalité de la grève a fait que le Snma-Sm s'est rétracté, se soumettant ainsi à la décision de la chambre administrative du tribunal d'Alger. Par ailleurs, et avant même la fin du présent débrayage, ne voilà-t-il pas qu'un autre mouvement de grève se profile à l'horizon. Celui-là est prévu pour le mois de mai prochain. De toutes les manières, cette décision sera prise demain à l'issue de la réunion du bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur. Il convient de préciser, dans cette optique, que le prochain débrayage se déroulera en pleine période des examens de fin d'année. Ce qui risque de perturber sérieusement les étudiants. Notamment lorsqu'on sait que ces derniers rencontrent des problèmes énormes pour mener à terme leur cursus universitaire. Mais cela est une autre paire de manches. Ainsi donc, entre la tutelle et le Cnes «l'armistice» est loin d'être décrété... et le long feuilleton se poursuit.