Le Maroc et le Polisario ont accepté une nouvelle rencontre informelle sous l'égide de l'ONU les 10 et 11 février prochain pour tenter de baliser le terrain avant la tenue du 5e round de négociations. Les pourparlers informels entre le Maroc et le Front Polisario reprendront donc les 10 et 11 février près de New York, a annoncé mardi dernier, M. Farhan Haq, un porte-parole onusien. «Le secrétaire général des Nations unies se félicite du fait que les parties, à savoir le Maroc et le Front Polisario, aient accepté la proposition de son émissaire spécial, Christopher Ross, que la prochaine session de négociations informelles sur le Sahara occidental se tienne les 10 et 11 février», a-t-il indiqué lors d'un point de presse. Il a ajouté que le secrétaire général, M. Ban Ki-moon, «encourage les parties à faire de nouveaux progrès» et les exhorte à des «discussions substantielles et productives». Cette rencontre informelle entre les deux parties en conflit, la seconde depuis la nomination de M. Ross en tant qu'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, en janvier 2009, sera essentiellement dédiée à la préparation du 5e round de négociations directes. La première rencontre informelle tenue en Autriche en août dernier n'a pas permis de fixer une date pour la reprise de ce 5e round des pourparlers. Les quatre premières sessions, tenues à Manhasset près de New York, n'a pas rapproché les positions, et les pourparlers sont restés bloqués pendant de longs mois. La veille, soit le lundi, le représentant du Front Polisario à l'ONU, M. Ahmed Boukhari, a annoncé que les négociations entre le Front Polisario et le Maroc pourraient reprendre dans le courant du mois de février. «Dans la perspective de cette reprise des négociations, le Front Polisario est en contact avec l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross», avait confié M. Boukhari à la radio algérienne. Il a même affirmé sa propre conviction de voir se tenir le prochain round de négociations au début de la seconde semaine de février. Les différents pourparlers ont buté sur l'entêtement marocain. Le Maroc, rappelons-le, s'était obstiné à ne négocier aucune autre solution que sa proposition d'autonomie pour le territoire sahraoui. Le Front Polisario, pour sa part, revendique le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même. Seul un référendum pourrait décider de l'avenir de ces territoires annexés par le Maroc en 1975 après le retrait des Espagnols. Le but de ces différents rounds de négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui.Rappelons que le Sahara occidental est une ex-colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc après le départ des Espagnols. Le Maroc considère que le Sahara occidental fait partie intégrante du royaume chérifien. Le Polisario a combattu de longues années pour son indépendance. Plus que jamais, il réclame aujourd'hui un référendum sur l'avenir du territoire dans lequel l'indépendance serait l'une des options proposées aux électeurs. G. H. Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, a demandé dernièrement au Conseil de sécurité d'élargir les compétences de la Minurso pour surveiller les droits de l'Homme au Sahara occidental, a révélé hier, le quotidien espagnol El Pais. «La question des droits de l'homme occupera une place de choix dans le renouvellement du mandat de la Minurso, en avril prochain», a annoncé M. Ross devant le Conseil de sécurité des Nations unies lors d'une réunion à huis clos tenue le 28 janvier, selon le journal. «Le Conseil de sécurité va devoir s'occuper de la question et la soutenir», a ajouté le responsable onusien. Cette question figurera dans le rapport que présentera, au mois d'avril, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au Conseil de sécurité qui doit se prononcer cette date sur le renouvellement de la Minurso. APS