A moins de 15 jours après la mise en œuvre du nouveau dispositif relatif à l'insertion professionnelle des jeunes, notamment les universitaires, dans le monde du travail et en particulier dans le secteur économique, ce sont 40 000 offres d'emploi qui ont été enregistrées par le département du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale. Un chiffre qui permet de dépasser largement les objectifs tracés et attendus par la nouvelle stratégie de l'emploi, d'autant que celle-ci pourra créer pas moins de 400 000 emplois annuellement et ramener ainsi le taux de chômage à moins de 9% à la fin de l'année 2009. L'intérêt des employeurs pour le nouveau dispositif d'insertion professionnelle des jeunes( DAIP) mis en place par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a été mis en exergue, samedi soir, par le ministre, M. Tayeb Louh, lors de son passage au forum de l'ENTV. Il y a lieu de souligner que cet intérêt manifesté par les entreprises du secteur économique n'est pas fortuit. Les entreprises pourront se renforcer en ressources humaines et auront à le faire à moindre coût, d'autant que le DAIP prévoit une contribution de l'Etat de l'ordre de 12 000 DA au salaire de tout universitaire recruté dans le cadre du dispositif pour une durée de trois ans.En revanche , le ministre a assuré que les processus d'évaluation et de contrôle seront appliqués à la lettre, afin de garantir que l'intégration des jeunes placés dans le cadre du nouveau dispositif est assurée. Aussi, les employeurs bénéficieront de l'aide de l'Etat uniquement pour 15% des employés. Il est utile de rappeler que le ministre avait indiqué, lors une d'une rencontre avec le patronat, que 880 000 demandes d'emploi ont été enregistrées par l'Agence nationale de l'emploi (l'Anem). Dans ce contexte , M.Tayeb Louh a rappelé que l'objectif quantitatif arrêté, est que le ministère compte placer la majorité des jeunes bénéficiaires dans le secteur économique, en ce sens que leur recrutement par la Fonction publique s'apparenterait à une mesure sociale, sans plus.D'autres mesures ont été également prises dans le cadre de la nouvelle stratégie de l'emploi, lors d'un conseil interministériel avec les directeurs de banques, il y a quelques jours. Il s'agit des directives fixant la durée de traitement des dossiers relatifs aux crédits bancaires dans le cadre des dispositifs d'emploi de jeunes laquelle ne devra pas dépasser 3 mois, en plus de l'accompagnement de l'Ansej qui devra faciliter les contacts avec les banques. Par ailleurs, le secteur vise la création de près de 55.000 emplois par an à partir de 2009 à travers l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), ajoute le ministre, précisant que les deux organismes ont permis jusqu'à ce jour la création de plus de 90.000 micro-entreprises qui ont généré plus de 300.000 emplois.Après avoir souligné l'importance accordée par l'Etat à l'emploi des jeunes dans les régions du Sud, le représentant du gouvernement a indiqué que les sociétés de sous-traitance qui étaient en charge de l'installation des travailleurs ont été totalement dissoutes. Le ministre a relevé à ce propos "l'existence actuellement de certaines sociétés implantées dans le sud du pays qui recrutent des gens sans passer par l'Agence locale de l'emploi", précisant que l'inspection du travail veille justement au contrôle de ces sociétés. C'est ainsi, a-t-il dit, que la justice a été saisie de "plusieurs affaires de ce genre". Il a rappelé à cet effet les réformes engagées par l'Agence nationale de l'emploi, notamment dans les régions du Sud à travers la formation des fonctionnaires relevant de l'agence, la modernisation de cette dernière et la transparence dans le recrutement des travailleurs. Concernant le service national, le ministre a rappelé la dernière directive du chef du gouvernement portant annulation de "l'obligation de l'accomplissement du service national pour bénéficier d'un emploi".Evoquant le phénomène de l'informel et le non-respect de la législation du travail de manière générale, le ministre a affirmé qu'il appartient aux travailleurs victimes de pratiques contraires à la loi de se prendre en charge. "Pourquoi attendent-ils toujours que l'Etat intervienne pour régler leurs problèmes ? Dans le cas, par exemple, de la non-déclaration à la sécurité sociale, il suffit au travailleur de se présenter devant l'inspection du travail et de signaler son cas", a-t-il dit. Dans ce cadre, il a estimé que "les dispositions de la loi sont claires et des mesures sont prévues contre les contrevenants". En outre, il a suggéré aux travailleurs d'en faire de même à chaque fois que leurs droits sont bafoués. Interrogé sur le travail des enfants, M. Louh a minimisé l'ampleur de ce phénomène en estimant que le problème ne se pose pas en Algérie "de manière plus accrue que dans d'autres pays". Toutefois, il a assuré qu'une commission de réflexion est mise sur pied au niveau du ministère et s'attelle à arrêter les voies les plus indiquées pour endiguer le fléau. Evoquant la question des travailleurs étrangers, l'invité du forum de l'Entv a reconnu la prédominance des Chinois qui représentent près de la moitié des travailleurs étrangers en Algérie avec 45% sur les 43 000 étrangers qui se sont fait délivrer un permis de travail par les services du ministère du Travail, suivis par les Egyptiens avec 11,5%, et en troisième place les Turcs qui représentent 6,5% de la main-d'œuvre étrangère. Une situation justifiée par le ministre du fait qu'il y a un manque dans la main-d'œuvre nationale qualifiée.Par ailleurs, et concernant la situation alarmante des retraités dans un contexte marqué par la dégradation du pouvoir d'achat, induite par la flambée des prix de produits de large consommation, le ministre a souligné qu'aucune augmentation des pensions n'est prévue pour l'instant en rappelant que le système de retraite en Algérie est basé sur la solidarité des générations. A rappeler dans ce cadre que sur décision du chef de l'Etat, le seuil minimal des pensions de retraite a été augmenté à 10.000 DA.