De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Tous les participants au Forum sur les huissiers de justice, qui se tient depuis hier à Oran à l'initiative de la Chambre régionale des huissiers de justice de l'ouest, sont unanimes à le reconnaître : l'huissier n'est plus ce fonctionnaire dont le travail consiste seulement à notifier et à exécuter des décisions de justice. A cause des diverses mutations socioéconomiques enregistrées ces dernières années dans le monde, il est appelé à jouer un rôle bien plus important dans les divers secteurs d'activités : «Il va non seulement prendre part au processus d'exécution des décisions de justice, dans le cadre normal d'un Etat de droit, mais également participer à la sécurisation du climat économique», a notamment indiqué le hollandais Léo Netten, président de l'Union internationale des huissiers de justice et officiers judiciaires, en expliquant que la «reconstruction» du système économique après son effondrement nécessite la mise en place d'une sécurité juridique à même de redonner confiance et espoir: «L'exécution des décisions de justice rapidement et avec efficacité constitue un élément essentiel pour un Etat de droit et un gage de confiance», a-t-il encore expliqué, énumérant tous les aspects qui restent à prendre en charge pour l'huissier de justice telle la mise en place d'une autorité de certification internationale, d'une structure de coordination technologique, la concrétisation de la signature électronique sécurisée, le partage des outils de progrès, bref de tous paramètres nécessaires à la promotion «d'un acteur universel générateur de confiance» dont il prévoit qu'il sera, un jour prochain, un médiateur post-éxécution. Cela dit, le président de l'Union internationale des huissiers de justice et officiers judiciaires -comme tous les participants qui ont pris la parole- n'a pas tari d'éloges à l'égard de l'Algérie qui est leader, a-t-il dit, pour les pays arabes, et aussi un modèle dans le monde. Il est vrai que tout les pays reconnaissent que la profession d'huissier de justice en Algérie a connu une avancée considérable, notamment avec la libéralisation du secteur -dans le monde arabe seuls quatre pays, dont l'Algérie, ont consenti à affranchir les huissiers de justice qui comptaient parmi les fonctionnaires d'Etat- et l'entrée en vigueur, en avril 2009, du nouveau code de procédure civile qui ouvre à l'huissier de justice de plus larges prérogatives qui l'autorisent notamment à participer aux enquêtes et expertises, à la collecte des preuve. «En 2009, a confirmé Cherif Mohamed, président de la Chambre nationale des huissiers de justice, 102 000 jugements sur les 108 000 rendus ont été exécutés, soit un taux de plus de 93%.» Ce qui vaut à l'Algérie une reconnaissance universelle, la moyenne mondiale étant de 60%.Ces statistiques, a affirmé Ahmed Ali Salah, directeur des affaires civiles au ministère de la Justice, prouvent les efforts fournis par l'Algérie dans la réforme de la justice et toute l'attention qui est accordée à la profession de l'huissier de justice, dont le rôle pour la garantie de la sécurité économique est primordiale. «Grâce au nouveau code civil, l'huissier de justice à de plus larges prérogatives et est protégé à tous les niveaux. Nous ambitionnons également de promouvoir les échanges entre les huissiers du monde entier, particulièrement pour une meilleure prise en charge des affaires de mariages mixtes ou des litiges liés aux investissements économiques», a-t-il indiqué en substance en insistant sur le volet formation et recyclage des officiers judiciaires dans ce monde en continuelle évolution. Plus de 400 participants, venus d'une quinzaine de pays d'Afrique et d'Europe, prennent part à ce colloque qui devrait s'achever demain avec la lecture des recommandations auxquelles les ateliers parviendront.