La sanction –si vraiment sanction il y a- infligée par la Confédération africaine de football à l'arbitre béninois Coffi Codjia, sonne presque comme un non-événement. Et cela pour deux raisons. La première est que cette sentence est tombée non pas parce que l'arbitre a mal officié la rencontre des demi-finales de Coupe d'Afrique des nations, qui a opposé l'Algérie à l'Egypte, mais parce qu'il n'a pas sorti le carton rouge face à un Fawzi Chaouchi particulièrement incommodant après un penalty, dont l'exécution était totalement discutable. Et il faut être honnête ; Chaouchi mérite une sanction à la hauteur du geste commis. Car, à ce niveau de la compétition, des dépassements de ce genre doivent être bannis des arènes de football.La deuxième raison est que Coffi Kodjia est en fin de carrière internationale. Autrement dit, quelle que soit l'issue de son «dossier» au niveau de l'instance africaine, l'homme en noir ne perd pratiquement rien du tout. Il va juste «partir en retraite» avec quelques milliers de dollars de primes en poche. Tout cela veut dire que le mal est déjà fait et que, de toute façon, l'arbitre Codjia ne sévira désormais plus sur la scène internationale, et c'est tant mieux. Quant aux agissements dans le championnat national de son pays, ce sera un problème interne au Bénin, et il reviendra aux instances footballistiques de ce pays de prendre les décisions qu'il faut. Mais au-delà des «sanctions», il faut regarder plus loin. Autrement dit, il faudra chercher les meilleurs moyens qui permettront d'éviter ce genre de dépassements. Il est vrai que l'Afrique a fait un pas de géant dans ce domaine, mais force est de reconnaître qu'il reste encore des choses à faire dans ce domaine, tout comme dans celui de l'organisation d'ailleurs. Eh oui, comment ne pas demander cela, alors que nous avons espéré que ce genre de comportements –celui de l'arbitre Codjia en l'occurrence- est révolu. Tout comme nous avons, naïvement, pensé que l'usage de la violence pour gagner un match de football relève d'un autre âge. Pour cela, les pays africains, notamment les sportifs honnêtes, doivent faire leur possible pour que la CAF devienne de plus en plus vigilante sur des histoires du genre, parce qu'il faut rappeler que le 14 novembre 2009 une équipe nationale de football –celle de l'Algérie- avait été agressée en Egypte (ce pays revient comme leitmotiv dans presque tous les scandales) sans que la Confédération africaine ne pipe mot. Cela s'appelle de 'irresponsabilité et cela doit changer. A. B.