C'est aujourd'hui que sera donné à la salle El Mouggar le coup d'envoi du cycle cinéma consacré au géant du 7ème art, le cinéaste espagnol Louis Buñuel. Organisée par l'Institut Cervantès d'Alger en partenariat avec l'Office national de la culture et de l'information et l'ambassade du Mexique en Algérie, cette manifestation, qui s'étalera jusqu'au 13 février prochain, offrira aux cinéphiles l'opportunité de découvrir sept œuvres entre drames, documentaires et le genre surréaliste dans lequel le réalisateur excelle. Pour inaugurer l'événement, les organisateurs ont commencé par la crème des œuvres de Buñuel, en l'occurrence Viridiana réalisé en 1961 pour laquelle il obtint la palme d'or du Festival de Cannes de la même année. Ce drame de 90 minutes a déclenché lors de sa sortie de sérieux remous politiques, diplomatiques et religieux. Pas étonnant puisque Buñuel, qui est issu d'une famille très conservatrice et religieuse, a commencé précocement à imposer ses opinions souvent jugées polémiques et «controversantes». Le programme de ce cycle Buñuel prévoit également la projection du film Tristana sorti en 1970 avec dans le rôle principal Catherine Deneuve, Simon du désert (1965), l'Ange exterminateur (1962), le Chien andalous (1929) et le documentaire Terre sans pain (1933). Ce documentaire a mis en images la vie misérable des habitants d'une région montagneuse d'Espagne. Considéré comme un «essai cinématographique de géographie humaine», Terre sans pain fait scandale et il est interdit jusqu'en 1937. Le gouvernement républicain lui reprochait de donner une image pitoyable de l'Espagne.Hormis les projections quotidiennes à raison de trois séances par jour, une exposition de hotographies du réalisateur sera installée au niveau de la même salle. Parrainé par le peintre Salvator Dali et l'écrivain Garcia Lorca, le jeune Buñuel intègre le mouvement dadaïste et décroche un diplôme en philosophie. Très attiré par l'art, il tente des expériences dans la mise en scène théâtrale mais ce n'est que lors de la sortie du film les Trois Lumières de Fritz Lang, cet autre géant du cinéma, qu'il s'initie au 7ème art. Ses œuvres se sont également distinguées par une forte influence du mouvement philosophique, littéraire et artistique surréaliste. «Le cinéaste surréaliste est celui qui aura détruit la représentation conventionnelle de la nature… ébranlant l'optimisme bourgeois et obligé le spectateur à douter de la pérennité de l'ordre existant», dira-t-il. W. S.