étonnant est l'appel lancé par le commissaire général de l'UNRWA à l'adresse de la Ligue arabe, hier, à partir du Caire. M. Filipo Grandi appelle les pays arabes à poursuivre «les pressions (sur Israël) afin qu'au moins les limitations au libre passage des personnes et du matériel pour la construction (de Ghaza) soient levées». Derrière cette requête, une foultitude de questions «existentielles» se dessinent sur les forces censées régir ce monde. Ici, il serait bon de rappeler que l'Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) est un satellite de la sacro-sainte ONU. C'est donc les Nation unies qui, à travers M. Filipo Grandi, sollicitent les pays arabes pour «déranger» Israël ! Ceci est un double constat d'échec, amer et accablant. Le premier concerne la Ligue arabe. Cette entité politique raciale, qui a pour objectif de défendre les intérêts des pays membres et s'est fixé pour but ultime et sublime de libérer la Palestine, se voit ainsi rattrapée par sa mollesse, pour ne pas dire son immobilisme. Elle se fait prier pour sauver la vie de près de deux millions des leurs voués à la faim et à la misère dans la bande de Ghaza ! L'autre constat misère est celui de l'inaptitude de l'ONU à faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. L'organisme international semble, plus que jamais, arriver au pied du «mur» (ou à plus forte raison des murs, ceux imposés par Israël et par l'Egypte aux Palestiniens). Un rapport commandé, exécuté et adopté par son assemblée générale le 5 novembre 2009 (résolution adoptée par 144 voix sur 192) scelle son impuissance face aux vrais détenteurs du «sort de la planète». Le désormais célèbre rapport Goldstone sur les crimes de guerre et contre l'humanité perpétrés lors de l'agression de Ghaza, qui devait être une déclaration contre l'impunité, a révélé les poings-liés de l'ONU. En novembre 2009, l'assemblée générale de l'ONU demandait à Ban Ki-moon de transmettre le rapport au Conseil de sécurité et donnait un délai de trois mois aux Israéliens et Palestiniens pour mener des enquêtes indépendantes concernant les faits rapportés dans ledit document. L'échéance à pris fin le 5 février dernier. Le rapport du secrétaire général sur le suivi de la résolution 64/10 note, selon le porte-parole de Ban Ki-moon, Martin Nesiky, qu'«il est impossible de déterminer le degré de mise en œuvre de cette résolution». Une déclaration qui cache mal le rejet du rapport Goldstone par Israël et l'intention américaine de faire valoir son veto au cas où ce document est présenté au Conseil de sécurité. Alors, si les Palestiniens ne peuvent compter ni sur l'ONU ni sur la Ligue arabe, les sociétés civiles doivent se prendre en charge, à l'image des collectifs qui ont déposé une plainte auprès de la justice britannique contre Tzipi Livni. Une hantise pour ces criminels de guerre. S. A.